Algérie

Démonstration de force des travailleurs contestataires



Démonstration de force des travailleurs contestataires
Les employés contestataires d'El Aurassi ont réalisé une belle démonstration de force, hier à  Alger, au siège de cette structure hôtelière. Plus de 1000 personnes ont répondu à  l'appel au rassemblement de contestation lancé par l'union locale d'Alger-Centre, affiliée à  l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA). Les contestataires présents en masse à  l'entrée de l'hôtel El Aurassi arboraient des pancartes où l'on pouvait lire «Halte à  l'injustice», «Ça suffit tfarîne», «Qui a dit que l'UGTA nous a abandonnés», «L'hôtel El Aurassi n'est pas une propriété privée», «Yes, we can» et scandaient des slogans hostiles au président-directeur général, Abdelkader Lamiri, tels que «Quitte les lieux Lamiri, le tsunami de la contestation arrive».
Lâchés au début de leur contestation par la centrale syndicale, les employés contestataires ont bénéficié hier d'un soutien et d'une solidarité extraordinaires des fédérations nationales de l'UGTA, notamment le syndicat du port et celui de l'aéroport d'Alger, la fédération de l'hydraulique, celui d'Algérie Poste ainsi que par la venue de la «puissante» fédération des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba qui a galvanisé la foule dès son arrivée sur les lieux.  Des bus, des fourgons et des voitures convoyaient des centaines de syndicalistes venus en grand nombre pour leur prêter main-forte au grand bonheur des travailleurs contestataires qui savouraient le succès de leur action. «Aujourd'hui, on a fait appel uniquement aux cadres syndicaux. Mais si le PDG d'El Aurassi s'obstine à  camper sur ses positions, on fera appel aux autres travailleurs», a affirmé Mokdad Messaoudi, secrétaire général de l'union locale de Rouiba. «On viendra avec 100 000 personnes s'il le faut. Mais dans ce cas, le PDG de l'hôtel assumera ses responsabilités en cas de débordement», a-t-il ajouté.  
Même le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd, une fois n'est pas coutume, se tenait au courant du déroulement de l'action de protestation par le truchement des responsables syndicaux qu'il contactait par téléphone. «Ça se passe bien», avait répondu Arezki Azmedroub, le secrétaire général de l'union locale, à  une question du premier responsable de l'UGTA. Selon ce responsable syndical, le PDG d'El Aurassi a fermé toutes les portes du dialogue. «S'il n y a pas de résultat concret, on va réfléchir à  d'autres actions. Celle-ci n'est qu'une première phase», nous a-t-il confié.  
Départ immédiat du PDG
«Nos pères et nos ancêtres ont payé le prix fort et versé leur sang pour ce pays. Nous nous retrouvons maintenant, par la bêtise de ce PDG dictateur, suspendus et poursuivis en justice comme des voyous», tempête Abane Ramdane, employé suspendu et membre de la section syndicale de l'hôtel El Aurassi. Comment se fait-il que le neveu de l'architecte de la Révolution algérienne, dont il porte par ailleurs le même prénom, se trouve-t-il  victime d'une suspension arbitraire au pays des hommes libres '
«Des personnes de la direction ont essayé de me soudoyer pour que je me désolidarise de mes camarades. Des intimidations aux menaces, toutes les méthodes ont été utilisées par ces responsables sans scrupules. Mais ils se sont trompés de cible : le sang de Abane Ramdane coule dans mes veines», a-t-il assuré.
Les travailleurs contestataires et les cadres syndicaux ont improvisé une marche à  l'intérieur de l'hôtel pour réclamer une audience avec le PDG de cette structure.
Une foule compacte s'est agglutinée à  l'entrée qui mène à  l'intérieur de l'hôtel, mais des agents de sécurité étaient déjà sur le qui-vive, au grand dam des protestataires. Selon des syndicalistes de l'hôtel, d'autres employés ont été retenus de force à  l'intérieur par la direction de l'hôtel pour les empêcher de se joindre à  la contestation.
Les employés de l'hôtel et les syndicalistes de l'UGTA ont été unanimes à  réclamer à  la fin du rassemblement outre le libre exercice syndical, la fin des poursuites judiciaires, ils «exigent» désormais le départ immédiat du PDG de l'hôtel El Aurassi.


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