Démographie et initiation aux petits calculs

La perspective d'une population algérienne de plus de 50 millions d'habitants d'ici trois ou quatre ans avancée par certains est aléatoire. La tendance est plutôt à la stagnation, du moins au ralentissement bien que la procréation volontariste encore ancrée dans des mentalités relève de la foi et soit une des premières règles de l'existence. Mais il est indéniable que l'on n'en est plus au rituel religieux des enfantements avec la soumission de se plier aux accouchements avec la conviction que le ciel, dans sa grande générosité, pourvoira pour les générations montantes à toutes les nécessités futures.Soumise à la grande réalité de la vie d'aujourd'hui, la société algérienne se voit obligée de s'adapter non sans privations et douleurs à une ère empreinte de multitudes de crises. L'esprit rentier s'efface peu à peu pour se conformer à la mise des pieds sur terre. Sous une forte pression sociale dans tous les domaines, l'Etat lui-même malgré ses efforts de soutien sans limites et presque débonnaires est conscient que l'heure est venue de s'orienter vers le bon sens et la mesure. La vérité d'aujourd'hui veut que l'on ne vit qu'avec les fruits de ce que l'on cultive et de ce que l'on produit.
L'Algérien a été contraint de s'intégrer dans cette objective logique. Il ne s'aventure plus dans des épousailles que ne soutiendraient pas la chaleur d'un gîte et le petit confort d'un emploi et d'un salaire. Le marché et le couffin sont définitivement devenus des classes d'écoles où on s'initie drastiquement à ne s'orienter que sur l'essentiel.
Tout le reste du vaste environnement existentiel, éducation, santé, habillement et loisirs a forgé une culture nouvelle de ne compter que sur soi et de ne plus lésiner face aux laborieux petits calculs.
La démographie galopante d'hier est forcée de se cabrer pour que les progénitures et les naissances prennent une courbe ascendante.