Nous serons donc à la fin de cette année près de 45 millions d'habitants. Le fait le plus significatif est que naissent un million de petits Algériens chaque année. S'il est signalé cette semaine par des chiffres officiels que les naissances sont en très léger recul par rapport à l'an dernier, les statistiques restent tout de même à la limite du sidérant. L'immense défi présenté à la face des Algériens, avant d'être d'un quelconque ordre général ou particulier, réside d'abord dans l'impératif absolu de prendre en charge avec sérieux le problème de la démographie. Semer la vie à tout vent sans s'inquiéter des lendemains équivaut à une déraison qui rend caduc tout effort de développement. En l'état actuel des données, il serait ridicule d'affronter les yeux fermés et la tête baissée les immenses demandes sociales qui vont en s'amplifiant car à la satisfaction d'une réclamation individuelle, dix autres de la même nature suivent dans la logique de la poussée chiffrée actuelle des enfantements.La bonne conscience doit rappeler face au galop effréné démographique qu'une maternité n'enfante pas des nourrissons seulement, mais elle accouche dans la douleur et la certitude l'obligation de la mise à disposition imparable des maternités en nombre démultiplié. L'ensemble des structures sociales comme les écoles, les logements et l'obligation de pourvoir du travail nécessairement à mettre en place aux êtres qui arrivent en grandes cascades seront des impératifs à affronter.
S'agripper à la fatalité avec la conviction rigide qui veut que chaque enfant naissant apporte sa richesse avec lui est le mauvais réconfort des faibles et des désarmés et voie dangereuse à emprunter. Cette culture rend légitime, entre autres légèretés mortelles, l'inconséquence du logement gratuit et pervertit le vrai sens de l'effort et du travail. Accouchons et Dieu pourvoira est une compréhension qui a fait son temps et sans doute faudrait-il se passer du gargarisme désuet voulant qu'une forte densité de la jeunesse d'un pays soit un trésor assuré.
Les réalités économiques et sociales du temps présent réclament avec insistance une vision réaliste sur les défis à affronter et sur les moyens dont on dispose pour les gérer.
Sans accorder une oreille attentive aux pleurs provenant des maternités et en ne comptant que sur la bénédiction du ciel ne suffit pas pour garantir le bonheur et le progrès pour le pays.
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Posté Le : 13/05/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdou BENABBOU
Source : www.lequotidien-oran.com