Algérie

Démocratie ou putsch '



Démocratie ou putsch '
Ce qui se passe au sein du FLN aurait été une dynamique normale dans la vie d'un parti, si ce n'est le triste souvenir de ce qui est communément appelé «le coup d'état scientifique» contre Mehri. Que les instances d'un parti décident de changer de secrétaire général cela relève de la souveraineté du parti en question et du droit de ces instances conformément aux statuts et règlement intérieur. Ce qui est anormal, c'est la manière et les motivations de ce changement à la tête d'un parti qui est majoritaire à l'APN et dont les députés et les ministres participent à la prise de décision politique et économique dont dépend l'avenir du pays.
A ce titre, ce qui se passe au sein du FLN est important et mérite qu'on s'y attarde.
Pourquoi Belkhadem est indésirable à la tête du FLN ' Est-ce les mêmes motivations qui ont valu au défunt Mehri sa destitution ' Mehri s'était opposé à l'arrêt du processus électoral de décembre 1991 et a entraîné le FLN pour la première fois de son histoire, dans une opposition ferme à la démarche de l'exécutif. Sans le FLN, le pouvoir était entre 1991 et 1997 sans relais partisan au sein de la société. D'où l'idée d'un parti populaire qui occuperait l'espace social et institutionnel déserté par le FLN. Abdelhak Benhamouda, était alors chargé de lancer ce parti et en avait même élaboré les fondements et objectifs qui n'ont pas été repris par les initiateurs du RND qui jugeaient semble-t-il, le projet de feu Benhamouda, trop à gauche pour leur idéal libéral. Alors le RND est né et en l'espace de quelques mois et grâce à une fraude massive il s'est imposé comme la première force politique du pays. Entre-temps Mehri a été destitué mais, «l'enfant prodigue» a été puni pour sa «fugue coûteuse». Bouâlem Benhamouda a présidé aux destinées du vieux parti qui revient en force lors des législatives de 2002. Benflis prend les commandes du FLN avec l'objectif de préparer le parti à soutenir la candidature de Bouteflika pour un second mandat.
La seule fois où le FLN ait connu une réelle crise politique autour d'un projet politique c'est sous la direction de Mehri. La divergence qui opposait les alliés de Mehri et ses adversaires, portait sur les orientations politiques du parti. Toutes les autres crises, sont d'ordre électoraliste sans débats politiques de fond. Cependant, la crise de 2004, dépassait de loin les limites du FLN puisque les divisions ont touché les institutions de l'Etat et ses figures de proue. Aujourd'hui, personne ne sait exactement ce qu'on reproche à Belkhadem. Et c'est-là où le bât blesse. L'absence de débat politique au sein d'un parti qui prétend avoir la majorité parlementaire est un drame et révèle le niveau des préoccupations de ceux qui veulent diriger le pays. Aucun projet de société n'est clairement défini aussi bien au plan idéologique et doctrinal qu'au plan programmatique pour comprendre les positionnements des uns et des autres et en déduire les enjeux. Le FLN semble fonctionner par l'implicite et les symboliques que ne saisissent que ceux qui sont à l'intérieur. Cette attitude s'apparente à un mépris des électeurs qui en dernière instance sont eux qui mandatent les candidats du parti à tel ou tel poste de responsabilité nationale ou locale. Le FLN fonctionne en vase clos et ne s'ouvre que pour solliciter les voix des citoyens. Le reste semble être une affaire partisane qui ne concerne que les membres du Comité central. Dans une année, le citoyen connaîtra les raisons de ce remue-ménage flenesque.
A. G.


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