Algérie

Démocratie en Afrique du Nord : la Tunisie trace le cap


Démocratie en Afrique du Nord : la Tunisie trace le cap
La Tunisie a voté hier. On ignore encore quels seront les gagnants et les perdants de cette consultation décisive pour l'avenir politique du pays.
Comme en Algérie, l'islamisme, tapi dans les coutures de l'Etat et de la société, est à l'affût de toute ouverture démocratique, toujours prêt à la détourner au profit de l'ordre de la terreur. Nous avons déjà eu à observer les premières manifestations de velléités terrorisantes de cette mouvance qui accompagnent, exploitent, chahutent et dévoient immanquablement les acquis démocratiques des peuples en terre d'islam.
À la différence qu'en Tunisie, le système autoritaire n'est plus là pour composer avec la brutalité des forces intégristes. Il y a un pouvoir transitoire qui n'a pas vocation à contracter des compromis et les islamistes auront à affronter, seuls, la société laïque et les forces de progrès. Dans le déroulement du scrutin, il y a déjà un signe prometteur : au vu de l'affluence, les Tunisiens croient à leur démocratie. Ils savent que, malgré quelques irrégularités mineures commises par certains représentants de partis, ils connaîtront demain le vrai niveau de participation et le véritable vainqueur de ces consultations.
Ce scrutin marque une rupture historique pour l'espace nord-africain : pour la première fois de l'histoire régionale, les urnes décident de la voie politique dans laquelle un peuple va s'engager. Il était primordial, pour la perspective de cet ensemble géopolitique, que les déclencheurs du 'printemps arabe' réussissent l'acte inaugural du processus de construction démocratique. D'une certaine manière, il balisera la voie aux expériences suivantes. L'Egypte, dont la libération est passablement contrariée par un pouvoir militaire tenté de s'éterniser dans la gestion provisoire de l'Etat, observe de près le test tunisien. La proximité géographique de la Libye, dépourvue de capital institutionnel et dont les menaces sur la virtualité démocratique sont portées par les forces mêmes qui ont conduit la 'révolution', rend encore plus indispensables les repères posés par l'expérience tunisienne. Si l'évolution démocratique de la Tunisie est enfin consacrée, l'option s'imposerait encore plus fortement au Maroc et l'Algérie, dont les régimes continuent à louvoyer, par divers stratagèmes, avec les demandes de liberté de leur peuple.
Il est difficile d'apprécier le sentiment d'un électeur tunisien si l'on ne mesure pas que ce moment de libre choix correspond au début de l'existence citoyenne d'un individu qui, jusqu'ici, n'avait aucune prise sur le destin de la communauté dont il fait partie. On passe d'une situation où une famille soumettait la vie de toute une nation à ses caprices propres à une autre où chacun peut influer sur le devenir de tous. La Tunisie pourrait être le lieu d'un début de mouvement de libération de tout un ensemble régional.
Parce que l'élection démocratique d'une assemblée constituante est un moment décisif pour toute l'Afrique du Nord et peut-être pour tout l'espace éligible au développement de ce qu'on appelle 'le Printemps' arabe, tout démocrate devrait peut-être se réjouir de sa réussite.
M. H.
musthammouche@yahoo.fr
belier-15 25-10-2011 10:02
faridmounir 25-10-2011 09:38
Tinhinnan 25-10-2011 08:40
Kadlib 24-10-2011 17:47
Rabah 24-10-2011 17:01
ticouc 24-10-2011 11:57
africainberbere 24-10-2011 11:13
kamels 24-10-2011 10:37
yacine 17 24-10-2011 10:30
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