Algérie

Démocratie détournée



Démocratie détournée
La rue égyptienne vient de destituer un président élu. Issu du Mouvement des Frères musulmans, prônant un islamisme politique non soluble dans la démocratie, jusqu'à preuve du contraire, Morsi a fait l'objet d'un limogeage par la grâce de l'armée, acteur politique incontournable au pays des pharaons comme dans beaucoup de pays de la région. Dont l'Algérie. Du coup, il faut reconnaître que la légalité a été sérieusement écornée.À peine une année au pouvoir, le gouvernement Morsi a fait étalage de son impéritie dans la gestion du pays, accumulant maladresse sur maladresse quand il ne s'agit pas de provocation ostentatoire que la rancune accumulée a fait dédoubler jusqu'à irriter la plupart de ses soutiens, simples citoyens qui ont cru à une autre Egypte que celle du pharaon Moubarak et de sa progéniture. D'aucuns pensaient que l'avenir serait plus clément avec les porteurs d'un discours où le caritatif le dispute à l'humanisme de l'islam. Mais prêcher est une chose et gouverner en est une autre.
Car le cours de la démocratie a été détourné de façon éhontée et, à l'évidence, préméditée. Celui que la rue a porté au pouvoir se voit, par ce retournement de l'histoire, lui-même dégagé en moins d'une semaine de rassemblement en ce même lieu qui l'avait fait premier magistrat du pays et non guide spirituel : la place Tahrir. C'est sans doute cet amalgame entre le chef de l'Etat qu'il était et le gourou qu'il croyait être qui a valu à Morsi une destitution par cette même rue qui l'a mené au pouvoir.
Au lieu de se placer comme président d'une grande nation qu'est l'Egypte au sein du monde arabe, il s'est lamentablement abaissé à être le marabout d'une doctrine obsolète et rétrograde.
Ainsi, à force de jouer avec la religion comme un bilboquet, l'ex-président Morsi a occulté sa véritable mission : être le président du peuple égyptien, porteur du projet politique conçu à la place Tahrir. Aujourd'hui, lui et les Frères musulmans ont de quoi s'en mordre les doigts. Surtout que les réactions internationales dénonçant "un coup d'Etat" sont rares. La prudence reste de mise, à commencer pour les Etats-Unis d'Amérique qui figurent pourtant parmi les meilleurs bailleurs de fonds de l'Egypte avec l'Arabie saoudite et le Qatar.
Est-ce à dire que le monde, dans son ensemble, a donné son assentiment à cette révolution intra-muros après avoir constaté que le printemps n'a pas fleuri ' Autant donc couper le bois sec et enter une autre bouture qui prendrait mieux. "Le printemps n'en sera que plus beau", pour paraphraser un ami disparu, Rachid Mimouni.
O A
abrousliberte@gmail.com
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