DéMARRAGE DES JOURNéES D'éTUDE EN MARGE DU 3e FIATAA Le patrimoine saharien et les médias en débat

Parler du Sahara ou du désert et de ses habitants enclenche systématiquement notre mental. Des images sont fabriquées. Dans la plupart des cas, elles sont stéréotypées.
C'est dans cette perspective que les journées d'étude, qui se tiennent en marge du 3e Festival international des arts de l'Ahaggar, ont démarré à partir de 10h à la salle Dassine (maison de la culture). S'étalant sur deux jours, ces rencontres ont pour thème 'le patrimoine culturel saharien et les médias'. La journée d'hier, animée par Rachid Bellil, Karima Boutaba, et Mourad Betrouni, sous la modération de Kamel Sadou, était une sorte d'introduction aux travaux de l'atelier qui s'est tenu dans l'après-midi. Dans son intervention, Rachid Bellil, directeur de recherche au Centre national de recherches préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH), a abordé 'les représentations du Sahara durant la période coloniale'. Selon lui, 'les recherches montrent qu'il n'y a pas eu d'écrits de journalistes (au XIXe siècle) sur le Sahara, sauf, peut-être, ceux qui ont écrit dans des revues non accessibles'. Il a ajouté également que les premières images sur le Sahara algérien et ses habitants sont nées avec l'arrivée des militaires français dans cette vaste région.
Des comparaisons ont été effectuées entre les gens du Nord et ceux du Sud. Ce qui a donné naissance à des clivages qui n'étaient pas souvent positifs. De ces derniers a commencé le processus de différenciation, de supériorité... par rapport au mode de vie, à la nature, etc. Par ailleurs, l'orateur a déclaré que ce n'est qu'après l'indépendance de l'Algérie que les premiers écrits sur le Sahara ont vu le jour. C'étaient des productions journalistiques, à partir de la fin des années 1960. Ces reportages entraient dans un processus de développement initié par l'état algérien. De son côté, Karima Boutaba, universitaire, est intervenue sur 'les modalités de fabrication et de fonctionnement du discours médiatique'. Théorique, elle a donné le processus d'écriture d'un écrit journalistique, aux règles auxquelles il obéit, et aux contraintes que le journaliste rencontre dans son travail. Mourad Betrouni, directeur central au ministère de la Culture, a évoqué le thème sensible relatif à la protection du patrimoine et son exploitation. Un sujet qui sera traité en atelier, car il pose la problématique de l'échelle et de la mesure d'évaluation du patrimoine, et quels sont les paramètres à suivre scrupuleusement pour aboutir à un travail de qualité. Un film documentaire intitulé Sbeïba, réalisé par Belkacem Hadjadj dans les années 1970, a été projeté à l'assistance.
A. I.