Démantèlement d'un atelier clandestin à Ouled Djellal

Dans une région où la détention d'un fusil de chasse fait partie des traditions, l'arrêt des activités des armuriers légaux a ouvert la porte à des pratiques illicites.Agissant sur informations sur l'existence d'un important atelier clandestin de fabrication d'armes à feu et de munitions à Ouled Djellel, ville située à 100 km au sud-ouest de Biskra, les services de la sûreté de wilaya ont ouvert une enquête qui a abouti au démantèlement de cet atelier et à l'arrestation, ce jeudi, de deux personnes, le père et le fils, âgés respectivement de 54 et 30 ans, a-t-on appris de la cellule de communication de ce corps de sécurité. Un véritable arsenal a été saisi chez les mis en cause, qui s'adonnaient à leur activité illégale sous le fallacieux couvert de revendeurs de vieilles pièces d'automobiles, est-il précisé.Des fusils de chasse, armes de 5ème catégorie, dont l'un muni d'un viseur, des cartouchières garnies, des vêtements utilisés par les chasseurs, un lot d'armes blanches, plus de 400 cartouches de calibres 12 et 16, des capsules, de la poudre noire, des plaques de plomb, des outils d'armurier et des instruments de mesures, ainsi que des fioles de produits chimiques ont été découverts par les enquêteurs. Accusés de fabrication et de réparation clandestines d'armes à feu et de commerce illégal de produits soumis à autorisation spéciale, les prévenus ont été placés en garde à vue en attendant d'être présentés, aujourd'hui, devant le juge d'instruction.A propos des activités liées aux armes à feu, il faut savoir que Biskra a toujours recelé des artisans armuriers, fabricants et réparateurs d'armes à feu. Pour les habitants des Ziban, la détention d'un fusil de chasse et la pratique de la chasse à tir, sont des traditions bien ancrées dans la région. Il y a seulement quelques années, il y avait trois armuriers légaux au centre-ville de Biskra. Avec le durcissement des lois régissant ce secteur et les restrictions engendrées par les événements des années 1990, ils ont tous baissé les rideaux. Cette situation a, semble-t-il, poussé les nombreux détenteurs d'armes à feu et les amateurs d'activités cynégétiques à recourir aux services de personnes telles que celles arrêtées à Ouled Djellel.