A. LemiliS'agissant du transport urbain et suburbain à Constantine, il est incontestable que l'offre est bel et bien présente, sauf qu'elle est très mal répartie par rapport à la demande. Beaucoup de facteurs expliquent la situation asynchrone qui prévaut dans un secteur essentiel des services d'autant plus que le déséquilibre en ce sens est exacerbé par la configuration même du réseau de transport au sein de la ville, d'une part, et sa périphérie immédiate, d'autre part, par l'engorgement quasi inextricable sur l'ensemble des voies desservant le reste des communes, voire wilayas, vers le chef-lieu et inversement. L'emplacement excentré des gares routières et l'obligation faite aux gros transporteurs d'éviter en partie le centre urbain a, néanmoins, quelque peu apporté un exutoire, mais il demeure toutefois insuffisant. En fait jusqu'à une certaine période, le transport urbain et suburbain était plutôt des plus contraignants. D'un côté, le parc était vieillissant et il semblerait utile de rappeler que la ville de Constantine était, avec Jijel, la seule région dotée de microbus de fabrication indienne, en l'occurrence Tata, qui même neufs laissaient la nette impression de remonter à l'âge de la pierre et qui de plus étaient d'un manque de confort sans égal. À tous ces inconvénients s'additionnait la cupidité des transporteurs qui remplissaient sans commune mesure l'habitacle jusqu'à en doubler le nombre de personnes transportées autorisé. Tout cela sous le regard quasi-absent des éléments de la police de la route, lesquels, semblerait-il, auraient été instruits pour laisser faire pour des raisons que tout algérien connaît. Il aura fallu la recrudescence des accidents de la circulation, parfois mortels, notamment à hauteur de l'avenue Kitouni, Aouinet-El-Foul, Haï Abbas, pour qu'enfin ces corbillards soient envoyés à la casse ou plutôt envoyés grossir le parc roulant de la ville de Jijel. Précisons toutefois la robustesse et la fiabilité des moteurs desdits microbus. Les transporteurs privés bénéficieront, avec l'assainissement du parc roulant de la ville de Constantine, de dérogations d'importation de bus et microbus ayant déjà roulé hors frontière, notamment en France, qui étaient relativement en bon état de marche, mais mis hors circulation en raison des règles d'amortissements comptables, de validité et conformité des moyens et équipements roulants (5 ans) prévalant outre-mer. Mais si le côté logistique a connu une évolution qualitative, ce n'était nullement le cas en ce qui concerne la nature des prestations et des prestataires plus exactement. Les mauvaises et vieilles habitudes persistant, parfois prenant plus d'acuité eu égard à une demande qui croissait régulièrement avec le pullulement des cités réalisées à la périphérie de la ville et l'extension urbaine des anciennes communes. La démographie galopante allait couronner le tout avec l'émergence de pôles d'emploi, plus particulièrement dans le secteur privé, implantés généralement dans les zones industrielles nettement éloignées et pour cause leur fonction du centre urbain. Les pouvoirs publics ont sensiblement réfléchi à tous les problèmes associés aux conditions de transport pour décider de l'opportunité, voire la nécessité, de créer ou de faire renaitre l'ancienne régie communale des transports pour en faire l'Entreprise de transport de Constantine. Une Epic dès lors dotée, lors de sa création en 2006, de près d'une vingtaine de bus commandés auprès de fournisseurs belges, des moyens alliant confort, rapidité. Des conditions de nature à permettre d'obtenir une relation fluide entre unenouvelle ville Ali-Mendjeli, dont les habitants étaient tétanisés par les contraintes liées au transport de manière générale. Le reste des autres villes, notamment l'une des plus peuplées en l'occurrence Khroub, étant plus ou moins bien desservies même si, est-il besoin d'insister, la qualité des prestations fournies étaient bien loin de répondre aux canons en la matière. Mais si la demande devenait de plus en plus importante, l'offre avec une importation à titre privée soutenue par des transporteurs, auxquels la direction de wilaya n'hésitait pas, et pour cause toujours la nécessité, de délivrer des autorisations de ligne et surtout la création de nouvelles (lignes) de manière à répondre le plus favorablement possible à une demande surmultipliée et surtout diversifiée avec des destinations tous azimuts. La nouvelle ville Ali-Mendjeli demeurait toutefois la plus importante zone en matière de demande, d'où l'idée d'atténuer celle-ci (la demande) par la réalisation d'une ligne de tramway sur un parcours de 9 km, avec pour lieu de départ le centre-ville de Constantine et un terminus à hauteur de la cité Zouaghi, à mi-chemin entre les deux. Le tramway absorbait effectivement une partie de la demande, fluidifiant le déplacement des habitants de Ali-Mendjeli, pour qu'à moyen terme se repose de nouveau la nécessité d'augmenter les moyens. Ce qui ne sera pas le cas côté officiel, l'appoint viendra des transporteurs clandestins, dont le nombre se multiplie facilement par dix tous les mois. À telle enseigne qu'il ne serait pas exagéré d'affirmer qu'il existe au minimum plus de 150 véhicules clandestins rien que sur le trajet ci-dessus évoqué. L'avantage dans tout cela ' Le service est assuré sans discontinuer durant les vingt quatre heures de la journée pour le même prix. Ce que n'offrent pas les taxieurs qui regagnent leurs pénates à partir de 18h pour ne reprendre du service que le lendemain, à partir de 6h pour les plus consciencieux et professionnels. Avec l'apparition des concessionnaires, du crédit automobile, des conventions de groupe, l'accès au véhicule personnel des particuliers constitue sans doute l'autre élément de réponse à la crise. Néanmoins celle-ci a été déplacée sur un autre espace : celui des routes rendues impossibles à la circulation. Mais cela est une autre histoire.A. L.
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Posté Le : 11/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : La Tribune
Source : www.latribune-online.com