Algérie

Demain le Maghreb ' Edito : les autres articles



Demain le Maghreb ' Edito : les autres articles
Il faut bien se rendre à l'évidence, le Maghreb est toujours à faire, même si l'acte constitutif de l'Union du Maghreb arabe (UMA) remonte à février 1989. Quelques sommets jusqu'à celui de 1994 et puis plus rien. Et dire qu'à cette époque, les dirigeants maghrébins entendaient même forcer la cadence en décidant de tenir deux sommets par an, pour la simple raison qu'il y avait une certaine visibilité et que le discours était conforme au projet maghrébin. Pendant un temps seulement, car les premiers grincements surgiront très rapidement, jusqu'à se transformer en éléments de blocage.
Aux éléments susceptibles de favoriser la coopération viennent se substituer des tentatives de s'en détourner, souvent pour privilégier ce qu'on appelait déjà l'intégration verticale avec l'Europe ou bien alors le traitement de problèmes locaux, le Maghreb étant alors perçu comme un débouché pour demandeurs d'emploi ou comme un marché pour une production qui n'avait parfois rien de local. L'Algérie y a d'ailleurs mis fin en exigeant le certificat d'origine. Le coup de grâce sera donné par le Maroc qui appellera, en 1995, à la suspension des activités de l'UMA, reprochant à l'Algérie son soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. On sentait alors l'UMA otage de différentes politiques, mais le mérite des responsables des pays membres consiste justement à ne pas avoir décrété la mort de cet ensemble. Mais n'y est-on pas parfois proche de ce seuil, au regard du simple propos de responsables maghrébins '
Le constat n'est pas encourageant, puisqu'il renvoie toujours à ce qui aurait dû être fait depuis bien longtemps. Lors de la récente réunion ministérielle tenue au Maroc, le ministre algérien des Affaires étrangères a bien pointé du doigt certains points faibles, en appelant par exemple à la conjugaison des efforts pour établir une coopération maghrébine efficace au plan sécuritaire, une question qui se pose à vrai dire depuis bien longtemps. Ou encore cette perspective de complémentarité économique, fondement de l'intégration et donc de l'ensemble maghrébin, encore à venir, puisqu'il faut encore en définir «une série de mécanismes, de règlements et de mesures rigoureuses en vue d'éviter tout dépassement», ainsi que l'a rappelé le ministre algérien.
Cela suppose la levée de toutes les contraintes, mais surtout une réelle volonté politique sans laquelle il est difficile d'entrevoir l'avenir. Ce qui ne serait pas évident après les propos aussi graves que dangereux du chef du parti marocain de l'Istiqlal qui n'ont pas été dénoncés par le palais royal. Ou cette tendance à vouloir faire croire que le conflit du Sahara occidental oppose le Maroc et l'Algérie, alors que cela est totalement faux, le défunt souverain marocain Hassan II ayant tenu à l'affirmer en juillet 1987. Depuis cette date, l'on croyait que rien ne s'opposait à l'édification maghrébine.


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