Beaucoup d'Algériens vont fêter demain le Réveillon du Nouvel An. Ça fait longtemps que les célébrations de fin d'année, fêtes religieuses à l'origine, ont intégré la tradition laïque, ou « civile », comme on les appelle parfois. Si nos compatriotes gardent de la distance, émettent des réserves et expriment parfois de la franche hostilité envers la fête de Noël, plus marqué dans les rituels chrétiens, ils sont presque entièrement libérés par rapport à la célébration du Nouvel An dont la nuit du 31 décembre s'apparente désormais à une fête... nationale. « Décomplexé », l'Algérien s'installe dans l'universalité du plaisir. Des années durant, faire la fête avec ... le monde était devenu une entreprise à hauts risques. Les menaces par l'enfer ne suffisaient plus, il fallait passer aux... promesses de mort pour dissuader les plus téméraires. Quand le terrorisme a été laminé jusqu'à ne plus avoir les moyens de sa violence, la société avait déjà largement abdiqué et le pouvoir, tout heureux de garder le... pouvoir, ne s'est pas encombré de scrupules pour livrer l'espace et la vie publique à un islamisme de société qui n'avait plus besoin de verser du sang pour se faire entendre. Comme dans un accord tacite, les Algériens sont subrepticement passés à un autre mode de vie de longues années après la fameuse déclaration qui les sommait de s'y préparer. La force de dissuasion avait enfilé d'autres oripeaux et le pays donnait l'impression qu'il en a toujours été ainsi. Et c'était un peu « normal », puisqu'une génération entière n'a connu que « ça » comme mode de vie et comme traditions. C'est paradoxalement au moment où on pensait que tout était irrémédiable en la matière, que la mutation s'était opérée. On croyait que la régression était à un stade tel qu'il est impossible d'en revenir. Mais voilà qu'un vent, dont on n'attendait pas le souffle, a secoué un pays installé dans la léthargie, par les faits et le... fait accompli. Depuis l'explosion des réseaux sociaux que l'Algérien, fêtard invétéré et opportuniste, ne boude pas son bonheur. Mieux, il sait en parler. Rien ni personne ne peut l'en dissuader. Le reste est une histoire de moyens et il sait les trouver, à chaque fois qu'il en éprouve le besoin vital. C'est demain la fête et c'est déjà fait. Bonne année.S. L.
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Posté Le : 30/12/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Laouari
Source : www.lesoirdalgerie.com