Algérie

Démagogie et dérives



Démagogie et dérives
Aujourd'hui, toute stratégie de croissance est gouvernée par la gestion rigoureuse des ressources financières. Il apparaît clairement à la lecture de la faillite économique que nous avons vécue par le passé que la démagogie est incompatible avec le caractère implacable d'une l'économie créatrice de richesses. Disposer d'une conjoncture favorable des marchés et d'une manne pétrolière aussi haute soit-elle devrait être perçu comme une plus-value pour les investissements et non pour les rafistolages.
L'impact négatif sur la balance des paiements provoqué par le soutien des prix à la consommation de certains produits alimentaires par le Trésor public prennent des proportions alarmantes. On ne s'en tiendra pas là puisque les chiffres publiés par le Centre national des statistiques des Douanes algériennes concernant le seul premier trimestre 2011 sont appelés à accroître d'ici à la fin de l'année en cours. Les importations de céréales ont doublé quasiment comparativement à l'année dernière pour la même période suscitée pour atteindre une contenance de 99,61 % représentant 2,04 milliards de dollars, alors qu'en 2008 la facture était de 3,19 milliards et qu'en 2010 les importations de céréales pour la fabrication de semoule et de farine n'étaient que de 1,02 milliard. Les augmentations des cours du blé sur les marchés internationaux n'expliquent pas à elles seules ces débordements, puisqu'on consigne des hausses en volume de près de 90 % des produits alimentaires en général, alors de s'interroger sur les bien-fondés de cette consommation immodérée des céréales, des laits et des produits laitiers. Ces derniers sont passés de 470 millions de dollars au premier trimestre 2010 à 907 millions pour la même période en 2011 et la boucle est loin d'être bouclée puisque les matières premières destinées aux industries alimentaires grimpent de plus de 109 % pour mobiliser 425,65 millions de dollars contre 203 millions à la même période en 2010. Les sucres et sucreries ont subi des hausses en volume de l'ordre de 48,64 % passant de 331 millions de dollars à 492 millions. La politique retenue par le gouvernement de soutenir les prix des produits de large consommation à un coût extrêmement élevé pour un pays en voie de développement, qui aurait besoin de dégager des enveloppes pour soutenir plutôt la création de ses outils de production, ainsi que les infrastructures de base indispensables à sa modernisation. Cette envolée de la consommation est difficilement explicable. Soit les Algériens ont doublé leurs rations de pain et de produits dérivés et de sucres et sucreries et d'huile, ce qui est peu probable en l'espace d'une année, soit il existerait des malversations à grande échelle pour exporter les produits finis, semi-finis ou en l'état vers les pays qui ne bénéficient pas de subventions étatiques aussi conséquentes qu'en Algérie. La marge des coûts réels à l'importation étant absorbée par l'Etat algérien, il devient aisé d'accaparer des marchés extérieurs entre particuliers, une aubaine de faire fructifier leurs affaires. S'il est de notoriété publique que les carburants et qu'une partie du cheptel algérien traversent les frontières, l'idée d'adjoindre des produits alimentaires sensibles reste tout à fait plausible. Nous savons que l'Etat algérien fait de remarquables efforts pour éviter des envolées à l'inflation importée. Les prix des produits fabriqués localement connaissent une stabilité notable mis à part l'ascenseur que prennent la viande blanche, les légumes frais et les poissons du jour occasionnellement. L'Etat a évité toute augmentation des impôts et autres formes de taxes, maintient les prix des transports à un niveau très abordable, refuse de cautionner les hausses du prix de l'électricité et du gaz comme le réclame Sonelgaz, fait en sorte que les loyers des logements locatifs aient des tarifs abordables, tout en procédant à des augmentations de salaires... Il reste à savoir jusqu'où le gouvernement actuel ira pour favoriser l' émergence d'une société de consommation de plus en plus inconsciente sur les enjeux géo-économiques. Aujourd'hui, toute stratégie de croissance est gouvernée par la gestion rigoureuse des ressources financières. Il apparaît clairement à la lecture de la faillite économique que nous avons vécue dans le passé que la démagogie est incompatible avec le caractère implacable d'une l'économie créatrice de richesses. Disposer d'une conjoncture favorable des marchés et d'une manne pétrolière aussi haute soit-elle devrait être perçu comme une plus-value pour les investissements et non pas pour les rafistolages.


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