Déluge sur Tigzirt, Azeffoun et Boumerdès

2 morts et 2 disparus à Dellys Le littoral kabyle a connu, lors de la nuit de lundi à mardi derniers, des pluies diluviennes. Des dégâts sont signalés à Dellys, Tigzirt et Azeffoun. Routes bloquées, pistes dégradées, ponts affaissés en certains endroits, et surtout deux morts et deux disparus à Dellys. C’est ainsi que le corps sans vie d’un adolescent d’environ quinze ans a été découvert par les éléments de la Protection civile à Château fort, lieudit situé dans la commune de Sidi Daoud relevant de la wilaya de Boumerdes. L’enfant a été, selon le Commandement de la Gendarmerie nationale, emporté par les crues de Oued Tiza. Tôt le matin, Dellys, le port situé dans la wilaya de Boumerdès, était méconnaissable : les rues devenues fleuves et les bâtiments pataugeant dans l’eau qui a envahi aussi bien les caves que les rez-de-chaussée, des routes bloquées pour cause de glissements de terrains et d’éboulements, et en prime des ponts effondrés. C’est ainsi que la voie menant vers le port était impraticable et les rues de la ville encore plus. Les cités et autres maisons de la nouvelle ville de Dellys avaient réellement les «pieds dans l’eau». Hier matin, les commerces étaient toujours fermés et l’électricité coupée. Cette coupure a eu lieu durant la nuit précédente, ce qui a empêché les boulangers de préparer leur pain. Les écoliers, collégiens et lycéens ont préféré rester chez eux ; idem pour certains travailleurs qui n’ont pu se déplacer jusqu’à leur lieu de travail. L’atmosphère en cette matinée de mardi était dantesque ; les citoyens de Dellys n’arrivaient pas à croire leurs yeux, car jamais de mémoire de Delysséen, la ville n’a connu pareille situation. Les choses n’ont commencé à reprendre le cours normal que vers 10 heures. L’électricité enfin revenue et les différentes interventions des sapeurs-pompiers achevées ou en cours, les rues de la ville ont commencé à être praticables. Il ne restait plus que les voies routières reliant Dellys à Tigzirt, avec le pont sur l’oued Gherraba, à l’entrée de la ville, et celui de Tizza ; le premier menaçant de s’écrouler et le deuxième s’étant effondré en partie. Les épiceries et autres commerces fermés au cours de la matinée ont commencé à rouvrir leurs portes, la vie reprenant ainsi doucement son cours. Le recensement des dégâts n’était pas encore fait hier matin, mais on pense que plusieurs vieilles bâtisses ont dû souffrir des intempéries. Plus loin, à Tigzirt, l’autre ville côtière de Kabylie sise dans la wilaya de Tizi-Ouzou, n’a pas, elle aussi, échappé aux pluies torrentielles de cette fameuse nuit. L’ensemble des villages ont été touchés par les inondations, et la ville a vu la plupart de ses rues inondées et obstruées et plusieurs maisons ainsi que d’autres infrastructures également envahies par les eaux boueuses. La station de dessalement d’eau de mer a été également totalement inondée. Les RN24 et 72, desservant respectivement Dellys et Tizi-Ouzou, sont bloquées par des éboulements. Des dégâts sont également recensés du côté d’Azeffoun où l’on signale des voies de communication bloquées par des éboulements et de vieilles bâtisses menaçant de s’écrouler. Les régions de Tigzirt, Dellys et Azeffoun n’ont repris, doucement, leur train-train quotidien, que plusieurs heures plus tard, après avoir craint le pire.