Déluge de feu sur Ghaza

La sauvagerie israélienne s'abat sur la population palestinienne de Ghaza. Une telle situation dure depuis vendredi et tout ce que le monde trouve à  dire, c'est sa crainte d'une nouvelle escalade. En d'autres termes, que les Palestiniens continuent à  subir ce déluge de feu, sans chercher à  réagir, alors même que ce qui tient lieu de nouveau face-à-face survient après une réaction palestinienne à  la suite de l'assassinat, vendredi, de deux leaders de la résistance dans la bande de Ghaza. Ces assassinats ciblés, commandés par l'administration israélienne, n'ont par contre suscité aucune réaction à  travers le monde, ce qui, sans àªtre nouveau pour les Palestiniens, n'en demeure pas moins condamnable, mais aussi révélateur de la gestion des relations internationales. Ainsi donc, le droit à  la résistance et à  la légitime défense reconnu aux uns ne l'est pas pour les Palestiniens. De telles agressions israéliennes, considérées comme les plus sanglantes depuis celles de l'hiver 2008 qui avaient fait 1400 tués palestiniens, interviennent alors que devait se réunir, à  New York, le Quartette qui se propose, depuis 2003, de trouver une solution au conflit au Proche-Orient. Que fera ce forum en perte de crédibilité pour n'avoir pu tenir ses propres engagements et imposer une solution, sa composante (Etats-Unis, Russie, Europe et ONU) lui en donnant théoriquement énormément de moyens ' Désormais, il y a très peu, sinon rien à  en attendre, alors que la situation au Proche-Orient, loin de tout printemps arabe, est extrêmement précaire, les Palestiniens affichant très nettement leur désillusion, mais aussi leur désespoir, ce qui pourrait alors clore le chapitre de la négociation et plonger la région dans la pire incertitude. Sauf, bien entendu, à  compter les morts et se payer de mots, alors même que cinq autres Palestiniens ont été tués hier par l'armée israélienne, ce qui porte à  23 le nombre de Palestiniens tués depuis vendredi tandis qu'une soixantaine d'autres ont été blessés. Parmi les morts d'hier figure un adolescent de 15 ans atteint lors d'un bombardement aérien. Ou de l'un d'entre eux, car l'aviation israélienne a bombardé la bande de Ghaza des dizaines de fois, de manière toujours aveugle afin, encore une fois, de terroriser la population palestinienne. Ce qui n'est pas nouveau pour cette dernière également, soumise depuis 2007 à  un blocus israélien que le monde a tendance à  perdre de vue. C'est Israël, habitué à  l'impunité – et même plus devrait-on ajouter –des pays lui assurant une campagne médiatique pour l'absoudre de ses crimes, qui a réclamé du Conseil de sécurité des Nations unies «une condamnation sans équivoque des tirs incessants de roquettes». Voilà donc l'autre aberration et il n'est pas exclu que les alliés d'Israël se portent à  son secours. C'est dans ce contexte qu'il faut situer certaines réactions mettant dos à  dos Palestiniens et Israéliens, occultant le rapport occupant-occupé ou en cherchant à  établir une symétrie des moyens alors même qu'il ne s'agit pas d'un conflit conventionnel, opposant deux parties aux moyens au moins égaux. Pour ainsi dire, elles ne sont même pas neutres et tendent à  falsifier les faits tels qu'ils sont. Il devient alors facile de présenter les actions israéliennes comme autant d'actes de légitime défense, faisant des Palestiniens des agresseurs. Le monde n'a jamais été à  une aberration près, mais là il s'agit d'injustice faite à  un peuple. Et ce n'est pas fini, car un responsable israélien a sommé hier les Palestiniens d'accepter leur sort sans réagir ou chercher à  s'y opposer. L'agression israélienne «se poursuivra jusqu'à ce que l'autre partie (les Palestiniens) comprenne qu'elle n'a pas intérêt à  tirer. Si le calme règne de l'autre côté, il prévaudra aussi du nôtre», a-t-il déclaré.
Une telle menace est aussi adressée au Quartette, mis en demeure de ne rien entreprendre alors que ses membres tentent de débloquer le processus de paix. Une nouvelle tentative, mais nul doute que cela débouchera sur un autre appel au calme. Cela ne suffit plus. Il y a par contre urgence à  rétablir le peuple palestinien dans ses droits nationaux.