Algérie

Délocalisation de la ville de Hassi Messaoud



Dans l?attente de décisions A la lenteur des opérations vu les dernières déclarations de M. Benachenhou concernant un éventuel financement koweïtien pour la création de la nouvelle ville et les préparatifs du second conseil interministériel sur Hassi Messaoud dans les prochains jours, les autorités locales répondent par une volonté sereine et inhabituelle d?entreprendre des mesures réfléchies « afin de susciter le moins de problèmes et d?obstacles sur le terrain. » Entendre par cela les spéculations allant bon train depuis la divulgation de ce projet qui n?a pas manqué de susciter intérêt et interrogations sur les motivations réelles des pouvoirs publics, d?autant plus que population, élus et même certains responsables se sont tôt déclarés marginalisés et non informés. Depuis la visite interministérielle du 13 janvier dernier qui a touché l?ensemble des secteurs à risques majeurs dans la zone industrielle ainsi que le périmètre urbain de Hassi Messaoud et les trois sites candidats à abriter la future ville de Hassi Messaoud, seulement deux sur les dix-sept recommandations gouvernementales ont effectivement été prises en charge au plan local. Il s?agit de l?exécution des directives concernant le gel officiel des cessions des biens de l?Etat. Le recensement général des terrains domaniaux et de toutes les constructions et infrastructures a atteint, selon la chef de la daïra de Hassi Messaoud, son étape finale avec l?achèvement du recensement des constructions illicites. Ce recensement initié par les subdivisions locales de la DUC, de la DLEP et des domaines comprend les infrastructures existantes, les permis de construire et les constructions illicites. Ainsi, les remous et les inquiétudes des premières semaines suscités par le gel de toute construction et les déclarations à propos d?une délocalisation de la population s?étant estompés, même si la population n?a pas encore compris la teneur de la décision gouvernementale, la vie poursuit son cours normal, voire accéléré, à en croire les changements survenus dans les différents quartiers. A Hassi Messaoud, les chantiers de construction, notamment privés, sont à pied d??uvre avant la saison des chaleurs qui s?annonce pour bientôt, vu la hausse du mercure, mais aussi pour mieux profiter d?éventuelles indemnisations. Ces dernières s?annoncent très conséquentes, supposent les habitants malgré toutes les infirmations de M. Zerhouni, quatre mois plus tôt. Les indemnisations attisent d?ores et déjà la voracité manifeste de ceux qui proclament avoir investi à Hassi Messaoud. Pour en revenir au bilan local de préparation du terrain, le recensement effectué par la Direction de la construction et de l?urbanisme fait état de 303 habitations en tôle, de 485 autres en parpaings, mais sans fondations, et de 104 logements construits selon les normes, mais sans viabilisation. Les constructions menaçant ruine sont de 124 et 2 en toub. Pour les bidonvilles de la ville du pétrole, qui devraient être la première cible des autorités locales, la démarche adoptée par la wilaya semblait très simple au départ. Il s?agissait de recenser leurs habitants en priorité. L?opération a révélé l?existence de 306 familles dans huit bidonvilles à proximité des pipelines et des puits pétroliers, à savoir Bzim Dahraoui, El Haïcha, Irrara, 24 Février, Haoudh El Hamra, Hassi El Bakra, Gassi Touil et Toumiat. Il en résulte que quelque 1500 âmes sont concernées par un transfert imminent. La sécurisation du champ pétrolier semble être une aubaine pour les habitants des bidonvilles qui attendaient cette décision depuis longtemps. Le transfert de cette population venue à la recherche de sécurité et d?embauche, vivant dans la précarité totale depuis une quinzaine d?années, est décidé, mais sa date reste imprécise, apprend-on de source bien informée. Tous les bidonvilles de Hassi Messaoud seront démolis dans un délai plus ou moins court et la population sera prise en charge par l?Etat. Les autorités locales avaient schématisé la démarche par trois cas de figure. Le premier concerne les personnes originaires de la région employées sur place et vivant en famille, le second concerne celles non originaires de la région, mais vivant en famille et disposant d?un emploi dans la zone pétrolière, le dernier concerne les personnes non originaires de la région vivant seules et ne disposant pas d?emploi. La réalité du terrain obligera très tôt les autorités à réviser cette démarche et à traiter le dossier avec plus de réalisme. Autochtones ou pas, les habitants des bidonvilles se considèrent comme citoyens de Hassi Messaoud, même s?ils ne vivent que dans ses dunes. C?est finalement la thèse d?un village en préfabriqué sur un site en dehors du champ pétrolier et de la future ville de Hassi Messaoud qui fait son chemin et semble convenir au mieux à la situation. Reste à concrétiser cette idée par une étude réelle et à convaincre le comité central de suivi de son bien-fondé. Le wali, en déplacement en ce moment à Alger, apportera peut-être du nouveau concernant la prochaine étape, d?autant plus qu?il s?agira notamment du traitement au cas par cas des résultats du recensement qui présente plusieurs irrégularités concernant l?attribution de terrains domaniaux dans l?environnement immédiat d?installations pétrolières, sur les lieux de projets étatiques tels que la voie ferrée, la sous-location de terrains réprimée par la loi en principe, mais pratique courante à Hassi Messaoud, ou encore l?occupation illégale de terrains domaniaux. Pour rappel, la conservation foncière a saisi les notaires pour surseoir à titre conservatoire à l?établissement des actes portant sur l?hypothèque de terrains acquis au niveau de la commune de Hassi Messaoud.


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