Algérie

Délires guerriers



Connaissez-vous John Howard ? Il s'agit de l'actuel Premier ministre australien, personnage plutôt carré et surtout sans la moindre once d'humour. Son ministre de la Défense s'est hasardé à exprimer la vérité que la majorité de l'humanité connaît, à savoir que les militaires australiens sont en Irak pour le pétrole, qu'ils veillent à leur part de l'énorme tchipa des ressources irakiennes. C'est bien l'économie de guerre: on occupe, on contrôle les ressources et on vend des armes. L'ensemble du clan Bush, y compris ses prolongements économiques, est dans cette logique de guerre qu'il est prêt à étendre partout, y compris en Afrique. On ne fait peut-être pas dans le film d'épouvante mais on ne fait certainement pas dans la poésie. Et bien John Howard, en militant néo-con fanatisé, est monté sur ses ergots pour jurer ses grands dieux que c'est bien de poésie qu'il s'agit et que l'Australie n'est en Irak, tout comme les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, que par amour de la liberté et de la démocratie. Rien que ça ! Un tel aplomb, mélange de conviction proclamée, d'autosuggestion et de pure propagande, aurait prêté à rire, si la démocratie et la liberté apportées à l'Irak ne se déclinaient pas en tragédies sans fin et en horreurs innommables. Mais les choses sont ainsi. Les relations internationales, par le délire guerrier de Bush et de ses supporters, s'énoncent dans ce cynisme négateur des évidences, à la manière de Howard. Ainsi, Tony Blair est sans emploi ? On va le charger de la mission de faire la paix au Moyen-Orient ! Blair, homme de paix ? L'Irak en témoigne déjà, mais l'ordre du monde est ainsi fait qu'il n'aura pas à rendre compte de sa responsabilité dans la gigantesque ordalie des Irakiens. Il faudra bien se résigner à suivre et à surveiller comment ses talents de «pacificateur» vont s'exercer dans une région qu'il a contribué à mettre à feu et à sang... Bush entendra-t-il l'appel du New York Times à un retrait de l'Irak, lui signifiant, sans appel, que «quelle que soit la cause qui l'a guidé, elle est perdue» ? Face à ceux qui estiment que le coût de l'échec serait exorbitant, le grand journal répond que l'échec est déjà là, sans appel. Bush et son équipe - avec l'aide de Blair en supplétif chargé du marketing - ont détruit un pays, l'ont rendu invivable et irrémédiablement obéré l'unité du peuple irakien. On peut voir dans l'appel du New York Times la prise de conscience qu'il n'y a d'autres perspectives à la guerre menée en Irak que dans la fuite en avant, à plus de guerre comme réponse à l'échec militaire. Les fabricants d'armes et les intérêts pétroliers ont besoin de ce conflit et ils continueront à l'entretenir tant que cela sert leurs intérêts. En Irak, le marché juteux de la «construction» n'est pas vraiment ouvert car on est toujours dans la phase de destruction, dans cette guerre largement mercenaire que seul Howard feint de croire être celle de la démocratie et de la liberté. C'est pour cela que malgré les appels à la raison du journal new-yorkais, il faut davantage s'attendre à une extension de la guerre vers l'Iran et la Syrie qu'à un retrait d'Irak.


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