La visite en Egypte en ce mois de janvier du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, qui n'a été annoncée par aucun canal diplomatique, pour le moment, mais seulement relayée par des médias égyptiens, qui citent des sources algériennes bien informées, est marquée par un certain emballement médiatique où l'objectif se mêle au subjectif, poussé par moments jusqu'au délire. Pourquoi cette visite maintenant ' C'est naturellement ce qu'on essaie de traduire, notamment quand il s'agit d'une visite à ce haut niveau, mais pas d'une manière des plus saines. Pour connaître les dossiers qui seront abordés lors de cette visite, si elle venait à se confirmer, pas besoin d'être sorcier pour les deviner.Ils sont liés à la préparation du sommet de la Ligue arabe, qui se tiendra à Alger au mois de mars prochain, ainsi que la Libye, notamment après le report des élection présidentielles qui étaient prévues le 24 décembre dernier, et qui focalise de ce fait une attention particulière de la communauté internationale, et plus encore celle des deux pays, Algérie et Egypte, qui ont des frontières communes avec ce pays, en sus du lien fraternel qui les lie entre eux, et bien évidemment la question palestinienne qui s'inscrit parmi les points forts à aborder lors du sommet d'Alger aux côtés des perspectives de développement des relations économiques.
Mais, c'est la lecture qu'on en fait de ces dossiers qui pousse à la réflexion, et qui laisse voir l'inimitié illimitée de certaines parties, allant jusqu'à présager d'un échec de cette visite sur toute la ligne. D'emblée, on braque toute la lumière sur le sommet d'Alger, laissant tous les autres dossiers, non moins importants, dans l'ombre. Et on qualifie cette visite de « capitale » pour l'Algérie, comme si son avenir se jouait sur ce point '! Car, croit-on savoir, le président Tebboune viendra en Egypte chercher le soutien du président Al Sissi pour « assurer» le succès de ce rendez-vous des pays arabes. Et que les autorités algériennes cherchent à investir dans le sommet pour prouver leur position régionale incontournable sur le plan diplomatique. C'est un langage clairement hostile, qui ne peut venir que de pays, clairement identifiés, qui nourrissent l'espoir de saper les efforts de l'Algérie pour rassembler les pays arabes autour des causes communes, dont celle de la Palestine, comme l'a récemment laissé entendre le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra. Alors que, dans le fond, la réussite du Sommet de la Ligue arabe n'est pas synonyme de réussite de l'Algérie, mais de tout le monde arabe, et de la cause palestinienne notamment. Etre contre le prochain Sommet de la Ligue arabe, c'est chercher la perte de la cause palestinienne, et on peut deviner qui se cache derrière une telle campagne visant à miner le terrain sur le chemin d'Alger.
L'Algérie et l'Egypte constituent de tout temps un axe fort du monde arabe, et rien de plus normal que les deux pays aspirent à promouvoir leurs relations bilatérales. Dans ce sens, notons qu'en sus des nombreux contacts téléphoniques entre les présidents des deux pays tout au long des derniers mois, l'ex-ambassadeur d'Egypte en Algérie, qui a été reçu au mois d'octobre dernier par le président Tebboune au terme de sa mission, a souligné le caractère privilégié des relations algéro-égyptiennes, et a indiqué avoir renouvelé son invitation au président de la République à visiter l'Egypte «dans un proche avenir».
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 06/01/2022
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Abdelkrim Zerzouri
Source : www.lequotidien-oran.com