La délinquance juvénile a pris des proportions alarmantes dans toutes les
wilayas du pays. Oran et à l'instar des grandes villes ne fait pas l'exception.
Il y a de quoi tirer la sonnette d'alarme. Cinq mineurs, en moyenne, sont
quotidiennement impliqués dans des délits et des crimes. La violence sur
ascendants, les coups et blessures volontaires, le port d'armes prohibées et
les stupéfiants viennent en tête de listes de ces affaires. En 2010 et suite à
la demande des juges de mineurs, la
DAS a effectué 832 enquêtes sur des mineurs impliqués dans
des délits et des crimes. Les mineurs concernés étaient placés sous contrôle
judicaire. Selon une source de la direction de l'Action sociale (DAS), 131
enfants et adolescents, impliqués dans diverses affaires de délinquance, ont
été placés et suivis par le service d'observation et d'éducation, en milieu
ouvert (SOEMO) de la wilaya d'Oran.
Toujours selon les enquêtes de la
DAS, pas moins de 1.880 mineurs ont été impliqués dans des
délits et des crimes en 2009 à Oran. En 2008, 138 mineurs ont été arrêtés par
les services de la gendarmerie à Oran.
Le phénomène de délinquance juvénile nécessite des mesures préventives, des
mesures répressives ainsi que des mesures de suivi. «Les mesures préventives se
concrétisent dans la relation «quantitative et qualificative » entre
l'enseignement, les organisations de jeunesse, l'assistance à la jeunesse et
l'administration de la justice pénale pour constituer un maillon préventif de
la chaîne de sécurité», dira un sociologue.
Selon les spécialistes, les conflits familiaux et les dangers moraux
constituent le premier «pas» vers la délinquance juvénile. Les spécialistes
évoquent la démission parentale et la dégradation des moeurs. Ces derniers
affirment que les enfants vivant dans un milieu où sévit la violence sont
généralement présents lors des scènes, parfois eux-mêmes battus ou menacés. L'équilibre
émotif de ces enfants et leur santé physique sont mis en péril par les scènes
de violence et l'atmosphère tendue qui règne à la maison, les sentiments
d'insécurité, de vulnérabilité, de culpabilité, les troubles de comportement, les
difficultés scolaires, sont omniprésents.
Ces enfants sont aussi la proie de toutes les formes d'exploitation et
d'agression, surtout que de plus en plus de mineurs sont victimes de bandes
organisées spécialisées soit dans le vol, la mendicité ou pire encore la
prostitution. En effet durant les six premiers mois de l'année 2010, les
différentes brigades relevant du groupement de la gendarmerie nationale de la
wilaya d'Oran ont traité 29 affaires de prostitution. Au total 43 personnes
impliquées dans ces affaires ont été arrêtées. Parmi les mises en cause dont la
majorité des mineures, 31 ont été placées sous mandats de dépôt. Les victimes (les
mineures) souffrant de problèmes familiaux et de conditions sociales difficiles,
s'adonnent à la prostitution. Le phénomène des agressions sexuelles sur mineurs
prend aussi de l'ampleur ces dernières années, à l'image de tous les autres
phénomènes sociaux dus à la misère. Selon des sources hospitalières, quelque 300
cas de viols et d'atteintes à la pudeur, dont ont été victimes des enfants, ont
été enregistrés à Oran depuis le début de l'année en cours. 55% des victimes
sont des garçons. La majorité des cas ont été orientés vers les services de
médecine légale des différents établissements hospitaliers que compote la
wilaya.
Agés de moins de 12 ans et leurs vies ont basculé brusquement dans la
tragédie à cause de ces actes qui sont cependant occultés par la société. Les
témoignages des victimes sont nombreux et font froid dans le dos.
Il y a lieu de signaler que le service d'observation et d'éducation en
milieu ouvert joue un rôle important dans l'éducation, la protection et la
réadaptation de jeunes mineurs délinquants ou en danger moral. Etant d'essence
préventive, la mission du SOEMO consiste à protéger les mineurs contre toutes
sortes de déviations et délits, mais aussi à faciliter leur réinsertion sur les
plans social, scolaire et professionnel.
Le SOEMO a également pour rôle d'assurer la prise en charge des mineurs
délictuels placés par le juge des mineurs sous liberté surveillée, en veillant
au suivi des conditions de leur évolution et d'emploi de leur temps, tout en
les maintenant au sein de leur famille.
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Posté Le : 22/11/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com