Algérie

Délestages nucléaires



C'est sorti dans toute la presse, l'Algérie est accusée de faire du nucléaire en cachette. Si son régime est connu pour faire beaucoup de choses sans le dire à personne, ni à sa société ni même parfois à ses ministres, on ne peut pas le soupçonner de vouloir atomiser un pays voisin, pas même le Maroc, ou d'utiliser une bombe nucléaire sur les maquis GSPC de Mizrana ou de l'Akfadou. A peine peut-on imaginer, avec une bonne dose de mauvaise foi, un ministre de l'Intérieur déprimé un matin, irradier quelques communes non pacifiées pour en finir une fois pour toutes avec les émeutes. Ce qui est important, c'est de savoir que si le gouvernement prépare du nucléaire à usage civil, c'est parce qu'il a bien imaginé que les hydrocarbures, don du ciel, de la terre et des compagnies pétrolières étrangères, se tariront un matin, et que dès le lendemain, ils ne pourront plus mettre de mayonnaise sur leurs tartines.Dans leur infinie clairvoyance, ils ont donc pensé à l'après-pétrole pour produire de l'énergie. Sauf déjà que Sonelgaz déleste en temps d'abondance, on a du mal à imaginer la même compagnie sans hydrocarbures pour alimenter les Algériens en électricité. Des délestages nucléaires ' Possible, mais on a surtout beaucoup de mal à imaginer une Algérie sans pétrole et avec des centrales nucléaires un peu partout. Une Algérie sans rente et sans caisses noires, alimentée par l'atome ' Une Algérie où les différentiels sur les prix du baril du pétrole n'alimentent pas des empires opaques ' Les Occidentaux pensent que l'Algérie doit être pacifiée pour produire du nucléaire. C'est en fait le contraire ; dès qu'elle n'aura plus de pétrole, elle sera de fait pacifiée, le GSPC deviendra de l'uranium appauvri et tous les réseaux de corruption installés à l'intérieur de l'Etat se désintégreront d'eux-mêmes, comme des atomes. Parce que le nucléaire ne se mange pas.


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