Les exemples sont légion. Lundi, la problématique de délestage a été débattue par des spécialistes lors d'une conférence débat organisée par le Réseau algérien des médias pour l'économie verte et l'environnement (RAMEVE). Sur les raisons des coupures électriques, Salim Kehal, chercheur au Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) avance, entre autres, l'absence d'un véritable mix énergétique, la réalisation de logements énergivores et l'importation d'équipements énergivores.
Précision : le produit importé mal fabriqué consomme 30% de plus d'énergie que le produit conforme. En somme, les efforts consentis en matière de production n'étaient pas, regrette Salim Kehal, à la hauteur du développent économique. Adjib Radi, sous-directeur de la direction électricité au sein de la Commission de régulation d'électricité et du gaz (CREG) note que la forte progression de la demande au moment où « la production connaît une stagnation », explique également ces coupures de courant. Toutefois, il refuse de parler de délestage qui est, selon lui, une nécessité de sauvetage du réseau. « Toutes les coupures électriques ne sont pas forcément du délestage. Celui-ci est une mesure de sauvegarde du réseau prévu par la législation », explique-t-il. Et de qualifier de « mal nécessaire », le recours à cette pratique. Même détermination chez l'opérateur public, la Sonelgaz. Son représentant, Aziz Ameyoud a souligné que le délestage constitue le dernier recours pour redresser l'équilibre entre l'offre et la demande. Il précise qu'une grande partie des coupures survenues récemment, notamment à Alger sont dues à des problèmes techniques et non à des arrêts programmés. « Pour nous, il ne s'agit pas d'un délestage qui est bien localisé dans la région sud-est », a-t-il fait savoir. Il souligne que la production est « suffisante » pour répondre à la demande actuelle. Et ce pour la bonne raison que « la capacité installée est estimée actuellement à plus de 11.000 MW pour une demande globale de près de 9.000 MW ».
UNE TENSION PREVISIBLE
Le représentant de Sonelgaz affirme que la tension actuelle était prévisible en raison de l'orientation adoptée par les pouvoirs publics durant les années 1990 et qui s'appuie alors sur les investissements directs étrangers pour répondre à la demande interne en électricité. « Un mauvais choix », affirme Salim Kehal. « Cela nous a fait perdre du temps. On aurait pu depuis mettre sur pied deux à trois stations électriques », avance-t-il. Par ailleurs, le sous-directeur de la direction électricité du CREG écarte toute idée d'augmentation des tarifs. « Les prix sont gelés depuis 2005. Une réévaluation dans l'immédiat n'est pas envisagée, mais une réévaluation graduelle n'est pas à écarter à l'avenir », dit-il. Sur ce point, des intervenants ont souligné que l'augmentation des prix passe impérativement par « l'amélioration des prestations de service au plus mal aujourd'hui », disent-ils.
Enfin, et comme solution possible au phénoménes de coupures d'électricité, Aziz Ameyoud annonce la réalisation d'ici 2017 de 302 sous-station, un volume de production supplémentaire de 12.000 MW, soit plus du double de l'offre actuelle. Pour sa part, Salim Kehal, suggère l'impérieuse nécessité de diversifier les ressources énergétiques et « ne pas se contenter des hydrocarbures comme seul ressource ». Il réclame même la révision de la « politique énergétique nationale ». Il plaide pour une « transition douce » en mettant en place nouvelle stratégie basée sur les énergies renouvelables. D'autant que « notre pays recèle un potentiel important en la matière à l'image des énergies solaires ».
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Posté Le : 31/07/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Amokrane Hamiche
Source : www.horizons-dz.com