L'élection étant jouée et le prochain président de la République connu, l'Algérie post-avril 2018 offre cet écrasant sentiment de déjà-vu avec les mêmes hommes au pouvoir. Il ne faut pas être devin pour imaginer la prochaine équipe gouvernementale. Elle se construira, sans nul doute, autour de l'inénarrable Sellal qui remplacera Ouyahia qui devra retraverser le désert en sens contraire. Il est de coutume pour le régime de nommer comme chef de gouvernement ou Premier ministre, le directeur de campagne de celui qui ne fait plus campagne depuis des années et partant de cet axiome, le poste ne devra pas échapper à l'homme aux citations passées à la postérité.Comme ministres, le rappel des bonnes vieilles bouilles des gouvernements passés et à venir qui ont excellé par leur gouvernance indigente. On verra le retour du chapeau Stetson, celui des chefs de partis de la majorité et de tous les opportunistes qui joueront le jeu du cinquième mandat. Que la rue s'égosille à refuser de cautionner ce qu'elle qualifie de mascarade électorale, que l'opposition se cherche un candidat consensuel ou que Nekkaz sillonne tout le pays en faisant des selfies, tout indique que le régime s'apprête à tout cadenasser en faisant ce qu'il sait le mieux faire. Les menaces proférées contre les opposants au cinquième mandat, le quadrillage des réseaux sociaux et le contrôle de la rue sont autant d'options souvent intégrées au jeu électoral. L'amnistie fiscale et judiciaire accordée aux jeunes porteurs de projets dans le cadre de l'Ansej et de la Cnac ressemble à s'y méprendre au cadeau offert par Bouteflika, lorsqu'il faisait campagne en 2009, aux agriculteurs et autres éleveurs en effaçant la totalité de leurs dettes. Si cette man?uvre électorale a pour but de rallier les jeunes au cinquième mandat, elle risque de dégoûter, et définitivement, les Algériens qui triment chaque jour pour une mensualité de misère. Alors que le ministre du Travail avait exclu, en juillet dernier, l'option d'une amnistie fiscale ou d'effacement des dettes des jeunes promoteurs dont les entreprises sont défaillantes, voilà aujourd'hui qu'il fait l'apologie de l'échec. En attendant d'autres gestes des bonnes grâces des partisans du statu quo, les Algériens retiennent leur souffle de peur de provoquer un ouragan.
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Posté Le : 19/02/2019
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Moncef Wafi
Source : www.lequotidien-oran.com