Algérie

Dégradation généralisée des jardins publics à Chlef



Outre les délinquants qui écument les lieux, les jardins publics de Chlef sont abandonnés aux herbes sauvages et à la destruction, alors qu'ils constituent un patrimoine local et une partie importante de l'histoire de la ville.Autrefois, les quelques jardins publics qui existaient à Chlef étaient considérés comme de véritables lieux de repos, de concentration et de décompression pour tout le monde.
Ils répondaient parfaitement à toutes les exigences des familles, qui étaient nombreuses à les fréquenter régulièrement à n'importe quel moment de la journée et même pendant les soirées qui s'étalaient, dans la plupart des cas, jusqu'à une heure tardive de la nuit, surtout pendant la période estivale, où sévissait une chaleur suffocante et insupportable.
C'était le point de chute de toutes les catégories de personnes qui s'y rassemblaient en groupes pour discuter entre amis, entre familles, lire un journal ou encore écouter la radio au moyen de transistors dont certains ne pouvaient se passer.
"Nous respirions de l'air pur et sentions agréablement l'odeur des différentes espèces de fleurs qui étaient régulièrement bien entretenues, nettoyées et leur développement minutieusement suivi, ainsi que l'ensemble des jardins que nous fréquentions, jadis, avec joie et amour", se souvient aami Salah, un octogénaire qui regrette que ces lieux ne répondent plus aujourd'hui à ses v?ux et à ses désirs.
En effet, de nos jours, ces mêmes lieux ont totalement perdu de leur charme et de leur beauté. Abandonnés, ils manquent cruellement d'entretien et de travaux de réhabilitation. Dépourvus de fleurs qui les ornaient et des jets d'eau qui les rendaient agréables par le passé, ils sont tous ou presque envahis par des herbes sauvages qui y poussent anarchiquement.
Et ce ne sont plus les familles qui les fréquentent comme autrefois, mais des délinquants qui les occupent pour s'adonner discrètement à leurs addictions préférées (drogues, psychotropes, alcool et autres dépendances). C'est le cas du jardin mitoyen au siège de l'APW, de celui se trouvant juste entre le tribunal, la cour et le groupement de la Gendarmerie nationale de Chlef.
Quant à propos de l'historique jardin public du 11-Décembre-1960 situé aussi au centre-ville, à quelques mètres seulement de la brigade de recherches de la Gendarmerie nationale, d'une caserne militaire et de la vieille mosquée locale, il y a également beaucoup à dire.
Ce jardin, l'un des anciens que compte la région puisqu'il date de l'époque coloniale, est en train de vivre une situation des plus catastrophiques.
Actuellement à l'abandon après la démolition complète de sa clôture il y a quelques mois, cet espace, qui était vert en permanence, est devenu, du jour au lendemain, un lieu complètement aride puisque totalement dépourvu de son implantation, de sa fontaine et de son bassin, où de rares espèces de poisson s'y trouvaient.
Outre les actes de vandalisme qu'il subit davantage au fil des jours, ce jardin, qui a toujours été un patrimoine naturel local, est aujourd'hui utilisé, particulièrement au niveau de certains de ces endroits, comme parking de voitures et, dès la nuit tombée, ils deviennent un repaire pour les délinquants jusqu'à l'aube.

AHMED CHENAOUI


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