Grâce à la prise de conscience des responsables, Alger vit aujourd’hui au rythme de plusieurs projets visant à donner plus d’importance aux espaces verts.
Depuis longtemps, les Algérois font preuve d’un très grand attachement à la nature. Cette forte relation est démontrée à travers leur grande affluence vers les différentes forêts que recèle la capitale. La plus importante reste celle de Bouchaoui qui, selon les derniers chiffres, accueille chaque week-end près de 8.000 visiteurs venus profiter de l’atmosphère paisible qu’elle offre.
A Alger, il n’y a pas que la forêt de Bouchaoui. Il existe près de 113 sites forestiers, dont seuls 25 sont aménagés en lieu de détente et de loisirs. Un nombre considéré comme très faible pour satisfaire la demande de la population algéroise qui n’a que ces espaces pour passer ses week-ends et jours de congés.
«Nous n’avons pas où aller, s’exclame Hafidha, mère de 3 enfants rencontrée à la forêt de Bouchaoui. Je préfère amener mes enfants ici, au lieu d’aller à la plage en ces week-ends où nos côtes sont bondées de monde».
A la forêt de Baïnem, l’affluence n’est pas des moindres. Des milliers de familles y viennent pique-niquer chaque week-end. En plus d’être le lieu de détente, elle est l’eden des sportifs, des photographes, des artistes, des paysagistes et des amoureux de la nature. Même si elle est bien mieux aménagée que celle de Bouchaoui ou celle de Ben Aknoun, la forêt de Baïnem n’arrive toujours pas à supporter la pression des visiteurs.
Manquant souvent de civisme, ces derniers, sans aucun scrupule, laissent derrière eux des milliers de déchets. En outre, le peu d’infrastructures d’accueil dont disposent ces forêts récréatives sont en-deçà des attentes des visiteurs désirant se procurer des moments de repos et de liberté au milieu de la nature.
Le repos, la liberté et la sécurité qu’offre la forêt algéroise ont attiré plusieurs familles fuyant les affres du terrorisme. Elles s’y sont réfugiées et ont construit des baraques dans l’espoir de bénéficier, un jour, d’un logement. D’après le Conservateur des forêts de la wilaya d’Alger, leur nombre dépasse les 400. Grâce à la prise de conscience des responsables, Alger vit aujourd’hui au rythme de plusieurs projets visant à donner plus d’importance à ces espaces verts et surtout à ce patrimoine forestier en continuelle dégradation.
La capitale veut changer de look et d’allure en lançant des plans portant plusieurs couleurs: blanc, lumière et surtout vert. Ce plan vise à promouvoir ce patrimoine forestier, à le consolider en aménageant d’autres espaces similaires et à favoriser la plantation d’arbres. Parmi les premiers résultats de ce plan stratégique, la transformation d’Alger en une grande palmeraie. Quelque 8.000 palmiers ont été plantés sur les axes routiers internes de la capitale.
Ces arbres, qui n’ont rien à voir avec le style architectural de la capitale, ont l’air de trouver du mal à s’intégrer et à s’adapter dans ce milieu où la pollution sous toutes ses formes et le béton font bon ménage.
N’aurait-il pas été judicieux de se concentrer sur la réhabilitation des 5.000 ha de forêts en déperdition?
«Pour le faire, il nous faut des moyens», déclare un responsable à la Conservation des forêts.
Une déclaration confirmée par le Conservateur des forêts de la wilaya d’Alger, qui confie que le manque de moyens est leur souci majeur.
«Nous ne sommes que 145 forestiers, tous corps confondus, à veiller sur les 113 sites forestiers à travers la capitale. Notre nombre est très insuffisant. Idem pour les moyens matériels. Nous avons mis au courant notre tutelle et normalement il y a des échos favorables pour le renforcement de nos effectifs. Des recrutements sont prévus pour les prochaines semaines», conclut-il.
Qui vivra verra !
* Photo: La forêt de Bouchaoui attend son projet de réhabilitation
Asma Bersali
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 24/08/2014
Posté par : akarENVIRONNEMENT
Photographié par : Photo: El Watan ; texte: Asma Bersali
Source : El Watan.com du samedi 23 août 2014