Dégradation du cadre de vie

"Nous sommes très déçus par Bordj Bou-Arréridj. Ça sent mauvais partout, que ce soit au centre-ville ou dans les quartiers avoisinants et même dans les autres communes, la pollution omniprésente, des ordures, des enfants des pays africains et des locaux qui vous suivent pour mendier, des clandestins qui engorgent les rues, des gardiens de parking qui guettent le moindre arrêt, des commerçants de l'informel?Et puis le fameux paysage... Je n'ai rien trouvé de beau là-bas, que ce soit dans l'ancienne ville ou dans les boulevards nouvellement aménagés, très surfaits", témoigne un immigré, natif de Bordj Bou-Arréridj, venu passer quelques jours de vacances. "Je partage le sentiment d'insatisfaction des visiteurs et des habitants quant à l'état global de la ville", explique un ancien habitant du 12-Hectares. "Le constat que je fais c'est que la situation se dégrade. En fait, elle ne s'améliore pas assez. J'invite les habitants à se souvenir de la situation il y a une année ou deux", ajoute-t-il, précisant que le cadre de vie s'est dégradé sur tous les plans. "J'habite ici depuis plus de 60 ans. Certes, ce n'était pas une ville parfaite.
Mais maintenant j'ai honte, je n'invite plus mes amis", assure un retraité de la santé. En effet, l'état de la ville de Bordj Bou-Arréridj est sujet d'exaspération pour de nombreux habitants et visiteurs. Certains dénoncent l'incivilité des passants, d'autres le manque de moyens mis en place pour nettoyer les rues. Les responsables, eux, promettent, comme toujours, des moyens dès la rentrée. Des bacs à ordures qui débordent, des cartons, des restes de nourriture, des carcasses d'animaux, des épluchures de fruits et légumes, des matelas, des canapés, du pain, des matériaux de construction, le tout à même le trottoir, et puis des odeurs de bière et d'urine.
Dans presque tous les quartiers, les riverains pestent contre le manque de propreté des rues. Tous les matins, c'est le même constat pour ce citoyen qui vit dans le quartier Faubourg, ancien quartier colonial. "Les bacs à ordures sont tout le temps dans la rue. Le pire, c'est après le marché, il y a des déchets autour parce que ce n'est pas vidé assez souvent." Pour ce riverain, le problème est double : l'APC ne mettrait pas assez de moyens en place, et les propriétaires ne seraient pas soucieux de la propreté. "Les propriétaires veulent encaisser et ne veulent pas faire le nécessaire pour que ça soit propre. Chacun se renvoie la balle.
C'est à la l'APC de gérer, mais elle ne fait rien. On se sent dépourvu, on a l'impression qu'il n'y a pas de volonté politique de résoudre le problème. Il faut mettre en place des mesures, renforcer les équipes et mettre les moyens pour que cette ville devienne propre", explique-t-il. "Renforcer les effectifs ne va pas solutionner la totalité du problème. Nos concitoyens a un comportement absolument inacceptable en matière de déchets de toute nature. C'est un problème de civisme", dira un élu.

Chabane BOUARISSA