Algérie

Deglet Nour enfin labellisée



C'est une bonne nouvelle pour le patrimoine agricole et commercial algérien. Deglet Nour, les fameuses dattes algériennes de bonne renommée, sont enfin labellisées produit d'origine algérienne par l'Organisation mondiale du commerce, l'OMC. Il s'agit d'une protection intellectuelle attribuée par l'OMC aux pays producteurs, sous forme d'indication géographique à même de garantir un large éventail dans la protection des produits agricoles algériens. Il va sans dire que, faute de stratégie dans ce cadre, des années durant, le produit algérien est sujet à des fraudes, et à de fausses labellisations de la part de certains opérateurs étrangers, avec la bénédiction de nombre de pays. Ceci dit, c'est l'Institut national algérien de la propriété intellectuelle, l'Inapi, qui a élaboré le dossier de certification de l'indication géographique, conformément aux normes requises et arrêtées par l'OMC et son partenaire, l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle, via l'Adpic (accords pour la propriété intellectuelle appliquée au commerce). Selon les mêmes experts, l'Inapi est, en fait, l'organisme officiel qui a à charge la gestion des aspects inhérents à la protection juridique, celle de la connaissance et, éventuellement, s'occupe également des aspects commerciaux pour ce qui est des indications géographiques de Deglet Nour. Il convient de rappeler, dans ce contexte, que l'Algérie attend, depuis cinq longues années, cette labellisation de Deglet Nour, faut-t-il le rappeler. Toutefois, selon les experts et les spécialistes agronomes, «il ne faut pas trop se réjouir, car ce n'est qu'une première étape dans la réhabilitation du produit algérien, souvent l'objet de fraudes et d'usurpations diverses». Le chemin est encore long, dans la mesure où il faudra songer à arrêter une stratégie cohérente et globale, afin d'englober ces aspects liés à la protection du produit, la lutte contre la fraude, la contrefaçon, et même d'arriver à un produit «clé en main», c'est-à-dire que les responsables du secteur agricole devront songer à accompagner les opérateurs, afin d'aboutir à un processus complet pour l'exportation du produit, qui est actuellement empaqueté en Turquie et ailleurs. Cela dit, selon ces experts, en matière d'accords et de certifications internationales, la bataille n'est pas gagnée pour autant. L'Algérie devra, ainsi, passer impérativement par des accords d'entente avec d'autres pays, afin de réunir les conditions objectives pour une protection maximale des produits labellisés algériens. C'est valable pour une nuée de produits agraires qui sont (très) prisés à l'étranger, pour leur valeur biologique, mais aussi pour leur qualité, comparativement à d'autres produits européens. C'est le cas des figues de Barbarie, des figues, des cerises, l'huile d'olive, abricots, oranges, etc. En effet, d'autres produits du terroir devront profiter de pareilles mesures à l'export, et bénéficier de mesures supplémentaires de protection. Finalement, les dattes algériennes qui ont, longtemps, profité à des pays riverains et même lointains, devront connaître, désormais, un nouvel essor, au grand bonheur des propriétaires de dattiers de Tolga.


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