Algérie

Deglet Nour, El Mordjene, quaâda... Le «made in bladi» à la conquête du monde


Deglet Nour, El Mordjene, quaâda... Le «made in bladi» à la conquête du monde
Publié le 30.07.2024 dans le Quotidien l’Expression

Les réformes portent leurs fruits. Le produit algérien n'a jamais eu autant de succès.
Il y a quelques décennies, la Deglet Nour était l'ambassadrice incontestée de l'Algérie sur les tables du monde entier. Classée parmi les cinq meilleurs fruits au monde, cette datte dorée symbolisait le succès agricole du pays. Mais aujourd'hui, la Deglet Nour n'est plus seule! Une nouvelle génération de produits «made in Bladi» est en train de conquérir les coeurs et les palais des consommateurs du monde entier. L'histoire commence avec Tebboune. Le président de la République lance des réformes audacieuses affichant une volonté farouche de diversifier l'économie nationale. L'exportation des produits alimentaires a explosé, atteignant près de 400 millions de dollars. Cette nouvelle dynamique n'a pas seulement boosté les exportations, mais elle a aussi permis de satisfaire le marché local, réduisant ainsi la dépendance aux importations. Parmi les succès les plus éclatants, on trouve la pâte à tartiner El Mordjene de la marque Cebon. Sur les réseaux sociaux, des influenceurs français, canadiens et même nordiques s'extasient devant ce «Nutella made in Algeria». «C'est la meilleure pâte à tartiner au monde», déclarent-ils unanimement. Les vidéos d'influenceurs mangeant cette pâte à la cuillère se multiplient, propulsant El Mordjene au rang de phénomène viral. En Europe, la demande est telle que le produit se vend rubis sur l'ongle, suscitant même des défis Tik-Tok autour de son goût unique. Bientôt, il devrait apparaître dans les rayons des grandes surfaces françaises. Mais El Mordjene n'est pas seul à faire sensation. Le Coca-Cola fabriqué en Algérie a également conquis les papilles des consommateurs étrangers. Des goûteurs ont fait le test sur la Toile de la différence entre les Coca-Colas de plusieurs pays, en ayant les yeux bandés. C'est celui de Rouïba qui en est sorti vainqueur. En France, sur Internet, il est vendu à prix fort. Tout comme les variétés de Schweppes que l'on trouve que chez nous et qui sont vendus entre 20 et 30 euros sur des sites spécialisés. Si ce n'est pas des produits forcément locaux mais cela juste pour dire que la qualité est désormais au rendez-vous dans l'agroalimentaire algérien.
D'ailleurs, le succès du «Made in Algeria» ne se limite pas aux boissons et aux pâtes à tartiner. Des biscuits comme Qaada, ainsi que les produits de la marque Palmery, tels que les fameux Moments et Kool Break connaissent un essor fulgurant. On les voit partout sur la Toile, et ils envahissent les boutiques à l'étranger. Les comparaisons sur les réseaux sociaux sont flatteuses, les consommateurs louant leurs qualités et leurs variétés. D'autres produits agroalimentaires sont sur le même chemin. En ce moment, il s'agit des céréales algériennes, à mini-prix, dont tout le monde parle. Sur les réseaux sociaux, les comparaisons sont faites avec les Kellogg's. Et des membres de notre communauté installée à l'étranger où des touristes étrangers affirment, sans partie pris, ni ambages qu'ils n'ont rien à envier à ceux qui se font à l'étranger. Bien au contraire, ils assurent qu'il y a un très grand choix et, pour certaines marques, une qualité que l'on ne trouve pas ailleurs. Les produits laitiers ne sont pas en reste. Les yaourts de la marque Soummam, par exemple, enchantent les touristes en visite en Algérie. Ces derniers tombent sous le charme de la diversité et de la qualité des produits locaux, exigeant souvent qu'on leur rapporte des yaourts, des gâteaux ou des chocolats algériens. Cette passion pour les produits algériens a inversé les rôles traditionnels: ce ne sont plus les Algériens du «bled» qui réclament les produits de l'étranger, mais ceux de la diaspora qui demandent des produits algériens. On assiste à un nouveau type de «trabendo», où les valises quittant l'aéroport d'Alger sont remplies de produits alimentaires destinés à l'Europe où ils sont vendus à des prix élevés. Même les produits cosmétiques algériens, comme ceux de la marque Venus, connaissent un engouement à l'étranger. Innovants, bio et abordables, ils trouvent leur place dans des magasins dédiés, attirant non seulement la diaspora algérienne mais aussi des consommateurs étrangers séduits par le «Made in Algeria».
Le produit algérien n'a jamais eu autant de succès. Les réformes portent leurs fruits, et il est crucial de capitaliser sur cette dynamique pour envahir encore davantage les marchés internationaux. Avec des coûts de production compétitifs, l'Algérie a toutes les cartes en main pour transformer cette vague de succès en une véritable révolution du «made in bladi».
Walid AÏT SAÏD

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