Drôle de festivités qu'est ce 1er mai dans la wilaya de Mascara pour une partie des rescapés du néolibéralisme «éhontée». Une misère ! Certains n'hésitent pas à avancer le chiffre de 70 000 chômeurs disséminés sur le territoire de la wilaya.Plus question, en tout cas, d'embauches massives de travailleurs. Pas de quoi être optimiste : une nuée de filatures et de confectionneurs ont été réduits au néant ...Les liquidations, les fermetures et les plans de restructuration se sont succédés à mesure que s'essouffle le rythme de la production ou du moins ce qui en reste. En aval, toujours des suppressions d'emplois et des drames sociaux.L'augmentation du nombre d'affaires en difficulté indique la fragilité des entreprises. Cette difficulté a été largement aggravée par la dégradation extrême de la rentabilité liée à l'insuffisance des investissements et à l'alourdissement des charges sociales et financières, à l'exemple des entreprises qui ont été privatisées dans la daïra de Sig, Mohammadia, Mascara, Tighennif, etc. et qui ont vu en un temps record seulement leur «dégraissage» sonner.Un responsable de l'inspection du travail affirme que depuis trois décennies, la wilaya de Mascara a vu plus de 46 dissolutions d'entreprises, une dizaine de fermetures (dont deux privés),15 plans de redressement et douze autres entreprises qui ont été concernées par le volet social. Depuis 1997, les entreprises sinistrées dans la wilaya de Mascara peuvent être classées en quatre catégories : Le bâtiment et les travaux publics, première «classification» où on été tellement habitués à ce que les pouvoirs publics fassent la pluie et le beau temps, car les plus indécis et le plus fantasque des décideurs est bien l'Etat qui, d'année en année, remet en cause des orientations et des programmes dûment planifiés.Ainsi plus de 45 entreprises du Btp ont été liquidées, dont la plus importante : ECM (ex: DNC), qui employait 1 062 travailleurs. Dans ce même contexte affligeant, il est important de souligner la dissolution arrangée des entreprises communales, dont le nombre dépasse largement la norme. Une trentaine d'entreprises qui ne seront jamais comptabilisées dans le nombre des entreprises dissoutes mentionnées en haut.La deuxième classification, où les victimes de l'effondrement d'activités se comptent par milliers, concerne les entreprises de la branche d'activité industrielle. Plus d'une vingtaine d'entre elles ont vu l'ordonnance de fermeture ou de dissolution et autres mesures déguisées : des licenciements secs et la mise au chômage de plus de 3 000 travailleurs.Les zones industrielles de Mascara, Sig, qui ont été accaparées par des irascibles affairistes, se sont érodées petit à petit au détriment de l'affairisme insultant, de bazar et autres tartuferies de la malhonnêteté. Dans cette optique, on a même constaté qu'au niveau de la zone industrielle de Mascara, on a emmuré les portes d'entrées, pour un semblant d'intimité de façade. Si aucune réaction urgente des autorités ne viennent redresser ces actions aberrantes pour non-respect du cahier des charges, c'est là un pur exemple de laisser aller et de l'indifférence qui ne peuvent encourager des privés irrespectueux des lois de la République qui constitue une menace au développement et à tout investissement dans la wilaya.Ainsi, des unités telles que l'Enaqs, Ecotex, Emaco, SNLB, Sogedia-Sig, Eriad-Sig, Emac-Mascara et celle de Sig, etc. une cohorte qui seront classées du volet social et du plan de redressement, et qui ont fini en fin de compte dans le chapitre des fermetures définitives. Cela fera autant de chômeurs en plus. L'agroalimentaire, troisième classification, a été brisée par ses concurrents privés spécialisés dans l'import-import. Les anciens responsables de ces unités de production l'expliquent par des difficultés financières et le manque d'investissement, qui n'ont fait qu'aggraver la situation.A l'exemple de Enajuc-Mohammadia, Sogedia-Sig, Eriad-Sig, trois importantes unités qui étaient partantes au titre des conventions signées à l'époque dans le cadre du volet social, et que les responsables ont déstructuré sur un plateau d'argent à des privés, qui se sont partagés le gâteau et la cerise. Le matériel de production de ces trois unités, a été, nous dira-t-on, sacrifié à des groupes exportateurs très puissants du ferreux et non ferreux. Le métier de l'agroalimentaire est à réinventer.Orpo-Sig, Orolait-Tizi, Enafla-Tizi ou des centaines d'emplois ont été supprimés, suppressions d'emplois, fermetures, restructurations et menaces de licenciements se multiplient. Il est patent de mentionner que les responsables syndicaux de l'UGTA des négociants pour la plupart ne sont pas allés au bout des possibilités, ce qui s'apparente à du pantouflage, ou la course à des postes de responsabilité faisait perdre la raison à ces pseudo syndicalistes.Les travailleurs et les ouvriers compressés rencontrés, regrettent que le monde syndical de l'UGTA ne soit pas montré solidaire de ces abus à outrance à l'endroit de ces milliers de travailleurs jetés à la rue. En attendant, ce sont 70 000 chômeurs qui viennent grossir les rangs des 600 000 pauvres et non avec celui des hauts garants de l'Etat responsables du chômage.A Mascara, le 1er mai a été célébré, en grande pompe via un groupe de «Karkabou», qui faisait vibrer un public oisif médusé, bien sûr, vidé de sa substance humaine du défilé de l'époque. Un défilé nostalgique, où les quelques bus étatiques ont été affrétés pour déplacer des garnements vers la maison de la culture, où s'est tenu cette encensement des plus fantaisistes. Le secrétaire général de la «Snapap», de la wilaya de Mascara, Mr Benchenine Athmane, rencontré à la maison de la presse au cours de cette journée, dira en ces termes : «Bien que notre pays ait ratifié la plupart des protocoles d'accord officielles de l'Organisation internationale du travail(OIT) à Genève notamment la convention numéro-87 portant sur la liberté syndicale, a été le plus souvent éthérée dans la wilaya de Mascara par des procédés outrancières de la part de certains garants de l'administration qui broient en toute impunité les traités du gouvernement algérien dans le cadre la Constitution algérienne et les conventions internationales ratifiées par notre pays, s'apparente à de la poudre aux yeux !»Dans ce contexte déplorable, le secrétaire général du Syndicat autonome du personnel de l'administration publique-bureau de wilaya de Mascara, revient de nouveau sur la marginalisation et les vicissitudes du pluralisme syndical bafoué par des mandataires de l'Etat providence, pour la plupart des rentiers du système unique qui se sont servis à outrance durant plus de quatre décennies, sans pour autant été rassasiés.Le verrouillage syndical dans la wilaya de Mascara, il faut le signaler ne date pas d'aujourd'hui, où les autorités sont vivement invitées à prendre en charge les doléances d'un syndicat reconnu par le gouvernement de notre pays et les instances internationales, spécialement onusiennes y compris les organisations non gouvernementales (ONG),qui puisent d'ailleurs dans les mentalités rétrogrades de nos responsables qui piétinent les libertés syndicales qui ternissent l'image de marque de l'Algérie.Pour illustrer ce concept de la poudre aux yeux, bref plus le fonctionnaire participe à des activités syndicales plus il est protégé par le code du travail, malheureusement chez nous, les études auraient consenti plus de pouvoir décisionnel pendus aux lèvres des responsables et autres caporaux de service et auraient détruit celui des syndicats autonomes. Un affront !
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Posté Le : 04/05/2016
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Manseur Si Mohamed
Source : www.lnr-dz.com