Algérie

Défiguré après une intervention chirurgicale : L'incommensurable souffrance de Boualem



Il voulait simplement se faire arracher quelques dents, placer un dentier et demander la main de sa fiancée avec un beau sourire. Mais il ne savait pas qu'en se présentant, en 2005, au service maxillo-facial du CHU Mustapha-Pacha, il allait vivre son pire cauchemar. Boualem Medjani, résidant à  Kouba, 45 ans, est au bord de la dépression. Il ne cesse de frapper à  toutes les portes pour demander justice et réparation de l'erreur médicale qu'il a subie depuis 6 ans. Il raconte que le docteur qui l'a pris en charge l'a «défiguré». Ce médecin devait procéder à  l'extraction des dents graduellement, mais en arrivant à  la dent de sagesse, il lui a fracturé la mâchoire en plusieurs petits morceaux. D'ailleurs, dans deux tubes en verre et comme preuve palpable, il montre les bouts d'os de sa mâchoire inférieure que le médecin lui a cassée. Résultat : Boualem est amoché, n'arrive pas à  respirer, à  parler correctement et à  manger normalement. Et comble de malheur, sa fiancée l'a abandonné. Une autre opération chirurgicale est, alors, programmée, une année après, pour, soi-disant, réparer les dégâts de la première. Mais, selon la victime, cela a empiré en nous montrant la cicatrice sur son cou allant de l'oreille droite à  celle de gauche. Les déboires de Boualem ne s'arrêtent pas là. Son médecin traitant lui signifie qu'il suspecte une tumeur au niveau du cou. Des analyses, des biopsies, des scanners et des radions n'ont rien révélé. Pour Boualem, c'est une façon de camoufler l'erreur médicale qui a ruiné sa vie. Pour le moment, Boualem fait face à  un autre danger qui guette sa santé. Il est victime d'une hépatite en plus d'une rétention d'eau au niveau des jambes. Ces dernières sont gonflées par l'eau retenue par les tissus. «Je dois impérativement àªtre pris en charge pour un suivi régulier, sinon d'autres organes risquent d'être touchés comme le foie et les reins», a-t-il indiqué. Pour reprendre son travail comme agent administratif au niveau de la SNTV et retrouver une vie normale, il doit se faire traiter à  l'étranger du fait qu'il n'existe pas en Algérie une spécialité de chirurgie réparatrice du visage. En France, il lui a été demandé de débourser la coquette somme de 1700 euros par jour. Somme qui dépasse ses moyens. A cet effet, il demande aux âmes charitables de l'aider à  retrouver un visage «normal» et d'ester en justice les deux médecins à  l'origine de son malheur.  A l'hôpital Mustapha-Pacha, au niveau du service maxillo-facial, les deux médecins, le chirurgien Ferdjaoui et le pathologiste Kebir, ayant pris en charge, en 2005, Boualem Medjani, sont formels. «Ce patient présentait un carcinome de la cavité bucco-dentaire (cancer de la bouche)». Il a été traité en recourant à  un curage et à  la chimiothérapie. «Une fois guéri, et se trouvant déformé, il s'est présenté au service et a agressé le surveillant médical en poste malgré les explications qui lui ont été données», a affirmé le docteur Ferdjaoui. En plus, il a déposé plainte au niveau de la justice qui l'avait débouté. «Pour notre défense, un dossier médical du concerné et un rapport détaillé ont été remis à  la direction de l'hôpital», a fait savoir le docteur Kébir. «S'il nous accuse d'erreur médicale, c'est à  la justice de trancher», a fait savoir le chirurgien. Concernant la chirurgie réparatrice, elle est pratiquée au niveau de l'hôpital Mustapha-Pacha. Le concerné doit se présenter pour une prise en charge et un suivi médical.


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