Algérie

Déficit en moyens humains et matériels


Déficit en moyens humains et matériels
La wilaya de Aïn Defla compte près de 13 435 personnes atteintes de handicaps divers, dont 1437 déficients visuels, 3984 handicapés moteurs, 872 sourds-muets et 7142 sujets atteints d'un handicap mental, selon les données fournies par les instances locales. Cette dernière catégorie, de loin la plus marginalisée, constitue une véritable charge pour les familles contraintes à des sacrifices énormes quand ils en prennent soin, fautes de structures adéquates et de traitements bien suivis. Souvent, les personnes aux lourds handicaps sont livrées à elles-mêmes. Etant en situation d'abandon parental, certaines sont placées au niveau des structures relevant de la direction de l'action sociale, tandis que d'autres, hommes et femmes, deviennent SDF et représentent parfois un danger permanent du fait de leur agressivité. Leur apparence est souvent choquante, particulièrement quand il s'agit de jeunes femmes errant dans les rues sans aucune défense. Bon nombre de ces personnes sont atteintes de ce genre de handicap suite aux événements de la décennie noire. S'agissant des cas de handicap physique, ils sont souvent imputés aux accidents de la route, fréquents dans cette wilaya traversée sur plusieurs kilomètres par la RN4. En outre, selon des spécialistes, certaines malformations, maladies génétiques et déficiences mentales seraient plus fréquentes chez les enfants issus de mariages interfamiliaux. Dans la wilaya de Aïn Defla, les mariages consanguins sont très fréquents particulièrement en milieu rural, en dépit d'actions de sensibilisation menées en ce sens par les services compétents.Ainsi, on y recense des douars entiers où les mariages se font entre proches et engendrent des cas de lourds handicaps, notamment visuel et mental. Selon une enquête sur le sujet initiée par la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche, la wilaya de Aïn Defla enregistre un taux de consanguinité de 52%. Ces dernières années, l'on constate cependant que les personnes handicapées sont mieux considérées. Cela étant, en termes d'infrastructures destinées à la prise en charge de cette catégorie sociale, il y a lieu de relever qu'elles demeurent bien en deçà des besoins. En effet, au nombre de six seulement, localisées à Hammam Righa, Sidi M'Djahed et Aïn Defla, ces structures pour adultes ou enfants accueillent en tout près de 825 personnes, alors que leur capacité réelle ne dépasse pas 268 pensionnaires, selon les services concernés. En sus, ces établissements connaissent de sérieux déficits en moyens humains et matériels et n'offrent pas toujours un cadre idéal pour une prise en charge efficiente des handicapés. On notera cependant que ces dernières années, des associations tentent d'activer en faveur de cette catégorie de citoyens ; à l'image de l'association Echifaâ et El Besma et des bénévoles dont l'un des plus actifs est Abdallah Mohamed Bensoltane, lui-même handicapé et diabétique. Néanmoins, tous ses efforts risquent d'être peu efficaces, sans une planification des actions à tous les niveaux pour réussir une politique d'insertion sociale efficiente de cette catégorie de citoyens.
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