Algérie

Déficit en infrastructures hôtelières à Jijel: L’hébergement chez l’habitant, une formule palliative



Déficit en infrastructures hôtelières à Jijel:  L’hébergement chez l’habitant, une formule palliative




A Jijel, on se frotte déjà les mains à l’occasion de la saison estivale. La mise en location d’appartements et de maisons spécialement aménagés pour recevoir les vacanciers qui affluent sur les côtes de la célèbre corniche est devenue une affaire de profit.

Une aubaine pour exploiter cette chance d’avoir plus d’un bien immobilier, d’une maison ou d’un appartement. Flairant les bonnes affaires, certains ont spécialement investi dans ce nouveau créneau, très porteur, par ailleurs.

Des appartements meublés, des maisons ou des chambres équipées de quelques commodités sont mises en location à Jijel, El Aouana, Sidi Abdelaziz et dans les principales localités côtières de la wilaya. Pour leurs vacances, de nombreuses familles ne songent même plus à aller réserver à l’hôtel pour passer quelques jours en bord de mer. Elles s’adressent directement à des intermédiaires pour trouver un appartement. Des sites internet faisant la promotion d’appartements à louer ont même vu le jour. Des pancartes accrochées dans les principales artères affichent des numéros de téléphone pour la location de ces lieux d’hébergement.

On cible même les couples de nouveaux mariés en leur proposant des chambres spécialement aménagées. Le tourisme chez l’habitant s’est imposé depuis quelques années à Jijel, comme un palliatif au manque d’infrastructures d’accueil, notamment les hôtels répondant au critère du confort et du rapport qualité-prix.

Les pouvoirs publics ont même tenté de donner un caractère réglementaire à cette formule par le biais d’une instruction interministérielle, signée en 2012, entre les ministères de l’Intérieur et des Collectivités locales et du Tourisme et de l’Artisanat.

«Elle est loin d’être suivie sérieusement, si ce n’est qu’elle n’a jamais été appliquée, ni à Jijel, ni ailleurs, pour des raisons évidentes, dont la mentalité des gens et l’absence de mesures contraignantes pour rendre obligatoire la déclaration des personnes hébergées», nous confie une source bien au fait de la situation.

«Non, on ne déclare pas, et j’aurai bien souhaité qu’on fasse des déclarations aux organismes concernés sur les familles qu’on reçoit, c’est avant tout une protection pour moi», indique un citoyen qui met en location des appartements à Jijel.

Le tourisme estival devient ainsi l’affaire d’un circuit informel en imposant cette formule de choix pour l’accueil et l’hébergement des estivants. Contrairement aux notes de l’instruction interministérielles, ces lieux d’hébergement ne font l’objet d’aucun contrôle de salubrité ni de sécurité de la part des services concernés.

«La plupart de ceux qui mettent en location ces lieux d’hébergement n’ont pas de permis de construire, ni d’acte de propriété, c’est dans l’illégal qu’ils ont construit et c’est dans l’informel qu’ils activent», fait-on remarquer.

Il faut reconnaître que le manque criant des infrastructures hôtelières et la cherté des nuitées dans des hôtels de modeste standing poussent les estivants à privilégier cette formule de séjour.

Ceci dit, on compte dans la wilaya de Jijel un parc hôtelier de 25 structures pour 1.700 lits. Quant aux appartements et autres résidences à louer chez les particuliers, ils échappent à toutes les statistiques.

Amor Z.



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