Algérie

Déficit de confiance entre la rue et la classe politiqueInternational : les autres articles



Déficit de confiance entre la rue et la classe politiqueInternational : les autres articles
Comme le détour s'impose du côté de Meydan El Jazayer (La place d'Algérie) pour mesurer le tempo de Tripoli en ces jours de grève générale, les slogans scandés ne prêtent à aucune équivoque. «Oh Zeidan, tu es lâche !La Libyenne occupe le terrain» ; «Pas de boucliers, pas de milices, il n'y a que l'armée libyenne pour couronner notre tête», «Nous voulons une armée, nous voulons une police, la Libye est dans le pétrin», «Non, Non, Non au pouvoir des milices», «A bas les manigances, Tripolitains et Misratis sont des frères».Jeunes étudiants et femmes de la société civile se sont relayés sur le terrain durant les trois jours de la grève pour crier leur colère contre les autorités en place et proclamer dans des discours enflammés leur attachement au départ de toutes les milices de Tripoli et au renforcement du pouvoir civil par la mise en place d'une police et une armée régulières.Les orateurs n'ont pas manqué de s'attaquer aux dépassements des milices qui font désormais la loi dans la ville. «En délogeant les milices de Gharghour, leurs prisonniers ont été libérés. L'unique tort était de ne pas payer des rançons ou d'être apparentés à des clans rivaux comme le fils du ministre de la Défense», a déploré l'intellectuel Abdessalem Abou Zaâkouk. «Ces milices sont les bras armés de groupes politiques qui les utilisent à chaque fois qu'ils ont besoin de faire pression sur le congrès. Rappelez-vous comment la loi sur l'épuration a été votée le 5 mai 2013. Ce sont ces milices qui sont intervenues parce que les frères musulmans ont des comptes à régler à Al Megaryef», a-t-il précisé.Les orateurs se sont également attaqués à la léthargie des autorités et à la faiblesse du discours du chef du gouvernement. «Ce n'est pas normal que Zeidan ait un discours à la limite du supplice à l'égard des milices. Nous voulons un gouvernement fort qui peut appliquer ses décisions et seule une armée régulière aux ordres peut lui procurer cette force», a appelé Lotfi Ali, un jeune étudiant de la faculté de droit de Tripoli, qui a rappelé que le chef du gouvernement a été kidnappé par une milice similaire. Des propos pareils ont été soutenus lors de la marche effectuée par une centaine de manifestants, dimanche 17 novembre, vers le siège du Conseil national général, où ils ont été accueillis par quelques membres femmes, car les membres hommes ont quitté les lieux de peur d'être malmenés par les manifestants.Des protestataires résignés«La ville de Tripoli doit être épurée de toutes les formes de militarisation extra-légales», ont insisté les représentants de la société civile et leurs réclamations ont été soutenues par les membres présents du CNG. La même résignation politique aux exigences des protestataires a été observée sur Meydan El Jazayer de la part du président du conseil local de Tripoli, Seydat Badri.Pourtant, ce dernier est classé politiquement dans le camp des frères musulmans, proches du camp de Misrata dans le Congrès national général. Mais, face à la pression populaire, l'autorité locale ne peut que se soumettre.Sa soumission et sa résignation n'ont pas empêché les protestataires de rappeler à Seydat Badri que «le conseil local de Tripoli n'a pas été encore élu et qu'il est grand temps de régulariser cette situation».Comme les différentes milices ont commencé leur repli de Tripoli depuis lundi 18 novembre, les autorités et la classe politique essaient depuis cette date de reprendre la situation en main, en adhérant aux slogans des manifestants et se prévalant d'avoir réalisé les objectifs du mouvement populaire déclenché suite à la tuerie de Gharghour. Mais, la société civile n'est pas dupe. Elle pense déjà aux moyens de contrôler la transition pour éviter un dérapage vers une autre forme de dictature. «Il faut penser à installer une police citoyenne en Libye pour éviter le risque de retour des dérapages», ont déjà insisté les manifestants.




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