Algérie

Déficience à tous les niveaux



Déficience à tous les niveaux
Carences - La liste des lacunes remettant en cause le bon fonctionnement de la justice des mineurs en Algérie, est longue.
A l'exception de l'examen médical rien n'est fait pour simplifier et accompagner l'enfant dans cet éreintant et long processus judiciaire. Parmi les plus importantes insuffisances de notre système judiciaire, Nada relèvera la lenteur de la procédure, et ce quelle que soit l'affaire dans laquelle le mineur est impliqué.
Une bureaucratie suivie de près par le problème que pose l'écoute de l'intéressé aussi bien chez les services de police, chez le procureur que chez le juge des mineurs. «L'écoute d'un enfant doit se faire une seule fois en utilisant des caméras et un enregistreur. Ces instruments devraient éviter à l'enfant de revenir sur son affaire et d'être interrogé plusieurs fois de suite par la police, l'avocat, le procureur et le juge d'instruction.
Outre l'enregistrement de la version de l'enfant, celui-ci doit être interrogé et écouté dans un espace spécial qui serait réservé exclusivement aux mineurs», estime le président du réseau Nada. Pour en arriver là, M. Arrar appelle à l'amélioration des conditions de travail des agents de police pour moins de pression sur l'enfant.
La formation des avocats qui traitent des affaires des enfants est, elle aussi, remise en cause. «L'avocat doit être formé pour avoir une formation au même titre que le juge des mineurs, la police des mineurs et autres... pour qu'il puisse accompagner l'enfant en conflit avec la justice», a indiqué M. Arrar.
Il est à signaler, par ailleurs, que la plupart de ceux qui sont impliqués dans des affaires de justice sont des enfants issus de familles pauvres. Sans ressource, ces familles peinent à faire face aux frais des procédures judiciaires.
«Il faut savoir que c'est la justice qui détermine les familles qui doivent bénéficier de l'aide judiciaire. Mais le problème demeure posé puisque les avocats qui acceptent d'accompagner cette catégorie, dans une procédure judiciaire qui peut durer des années, se font de plus en plus rares. Tous les avocats, à quelques exceptions près, fuient l'aide judiciaire. Les affaires traitées dans ce cadre passent souvent du simple tribunal, au conseil pour se retrouver à la fin à la Cour suprême' Ce sont donc des années et des années qui passent avant que l'avocat ne soit payé par l'Etat car ceux qui demandent l'aide judiciaire ce sont les pauvres», affirme le premier responsable de Nada.
Outre la précieuse aide judiciaire que ces familles démunies attendent avec impatience, ces dernières doivent faire face à d'autres dépenses. Il s'agit notamment des frais de traduction qui sont de plus en plus exorbitants.
La loi exige, depuis quelques années, que tout document présenté devant le tribunal soit rédigé en langue arabe. Qu'il s'agisse d'un certificat médical, rapport psychologique ou tout autre document, celui-ci doit être traduit aux frais de l'intéressé.
Une charge financière qui vient se greffer aux autres charges déjà très lourdes à supporter par les familles des petits inculpés ou victimes.
Un autre fait soulevé par le réseau Nada a trait à la nourriture des enfants en garde à vue. Celle-ci peut «aller de 24h à 48 heures ce qui a déjà un effet psychologique traumatisant sur l'enfant. Ce dernier doit, durant tout ce temps, se contenter d'un sandwich si, bien sûr, le gardien de cellule veut, à titre humanitaire, le lui fournir et encore faut-il que cet adolescent ait le pécule nécessaire. Sinon, il faudrait voir avec les compagnons de cellule».


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