Algérie

Défiance



El Watan
05 mars 2019
Pathétique. Le président de la République, tournant le dos au peuple qui lui a signifié le refus de sa reconduction, à travers le territoire national et même au niveau de la diaspora algérienne, s'est offert une feuille de route où il propose le changement ! Cette sortie, pour le moins inattendue et contestable, traduit la panique qui s'est emparée du pouvoir.
Et pas seulement. Elle donne à voir, sur le bilan de Bouteflika qui ne saurait être que négatif ? de l'aveu même de son auteur, puisqu'il appelle à une nouvelle politique et des engagements qui s'apparentent à des promesses non réalisables, comme celles annoncées au cours de ses quatre mandats.
Le bilan que ses laudateurs exhibent comme un trophée de guerre et la continuité prônée par tous ses thuriféraires ne sont donc plus d'actualité.
Le Président sortant exhorte les Algériens à voter pour sa personne et ils verront certaines de leurs revendications exaucées. Dont l'installation d'une commission indépendante et transparente de surveillance des élections. Qu'est-ce à dire ' Que l'actuelle est une institution formelle qui détourne les yeux de la réalité et qui avalise des résultats qu'elle sait fabriqués, trafiqués, gonflés, ainsi que les taux de succès et de participation du candidat «élu» à l'avance.
Alors, pourquoi ces élections qui sont organisées à coups de milliards, qui mobilisent une armada de personnels liés à une administration pas du tout neutre en plus de la perte de temps, puisque l'issue est connue. Les promesses, le peuple en sait quelque chose, dont la plus notoire est celle, trompeuse, lancée en 2012 par Bouteflika à Sétif, où il a déclaré que sa génération allait passer le témoin, qu'elle était fatiguée et que lui-même allait quitter le pouvoir !
Mais ce n'était qu'une illusion, une ruse et une man?uvre de plus. Puisque l'idée de lâcher les rênes du pouvoir n'a jamais effleuré son esprit. La preuve ' Lors d'une rencontre conviviale il y a quelques années, où Yacef Saâdi, responsable militaire de la Zone autonome d'Alger, nous avait invités à son domicile, il nous a révélé que Bouteflika, lors de sa première intronisation en qualité de président, lui avait déclaré qu'il ne quitterait le pouvoir que si la mort venait à l'emporter.
Cet aveu, rendu public, a valu à Yacef Saâdi deux jours après son exclusion du Sénat, où il siégeait au titre du tiers présidentiel. Présidentielle anticipée ' Bouteflika précise qu'il ne sera pas candidat à un 6e mandat. Le peut-il ' Quid des lois et de la Constitution, déjà, tristement malmenée ' Déjà, le 5e mandat auquel il aspire est largement contesté par le peuple, qui voit cette décision de briguer un autre mandat comme une défiance à contre courant de l'histoire.
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