Algérie

Défense



Hésitation européenne face à Washington « L?Europe ne va jamais faire face aux Etats-Unis car les deux parties sont des alliés, mais elle s?accordera toutefois à développer une politique sécuritaire et de défense détachée des menaces extérieures », a déclaré le professeur Alvaro Vasconcelos, directeur de l?Institut portugais des études stratégiques internationales. Dans une conférence donnée hier à l?hôtel Hilton (Alger) sur le thème « Politique de défense européenne, entre hésitation de l?Europe et hégémonie des Etats-Unis », le spécialiste portugais insistera sur ce qu?il appelle « une utopie ». Celle-ci consistant, expliquera-t-il, en « l?extension des méthodes d?intégration aux pays de la rive sud de la Méditerranée » comme cela a été le cas pour les pays de l?Europe de l?Est. Car le conférencier considère que l?espace méditerranéen constitue aujourd?hui une des préoccupations prioritaires pour tous. Partant de cette réalité, il estime qu?il s?agira dès lors de « bâtir une politique européenne sécuritaire multilatérale avec les partenaires du Sud fondée sur le traitement des problèmes qui se posent actuellement et avec un sens de coresponsabilité ». Parmi ceux-là figurent deux dossiers chauds : le terrorisme et l?immigration. Le professeur Alvaro Vasconcelos trouvera que, pour le premier dossier, « il faut identifier les causes du mal ». Quant au second, « il faut désécuriser la question de l?immigration », car « il n?y a pas de menaces directes venant des pays du sud de la Méditerranée », dira-t-il. Cependant, la politique européenne de sécurité et de défense est écartelée présentement entre trois thèses, indiquera l?invité de l?Institut national des études stratégiques globales (INESG). La première, insinuée par des pays comme la France et à un degré moindre l?Allemagne, développe l?idée de « contenir la puissance des Etats-Unis ». La deuxième, applaudie particulièrement par la Grande-Bretagne, plaide « un alignement sur la stratégie américaine ». Quant à la troisième, elle fait appel aux « valeurs de l?Europe tout en se dotant d?instruments purement militaires ». Cette dernière thèse est particulièrement affectionnée par le professeur Alvaro Vasconcelos. Pourquoi ? Parce que, dira le conférencier, « le débat actuel concernant la politique de sécurité européenne pose plusieurs interrogations : quelles sont les menaces extérieures pour l?Europe ? Quelles relations entretenir avec Washington ? Quels sont les objectifs à se fixer par rapport au nouvel ordre international ? » D?une manière générale, avouera le spécialiste portugais, « la situation actuelle fait qu?il n?y a aucune menace existentielle » pour l?Europe. Il s?interroge : « L?Europe a-t-elle besoin d?avoir les mêmes moyens militaires que les Etats-Unis ? » Pas spécialement si l?on se fie à ce qu?appelle le professeur Alvaro Vasconcelos « le sentiment général de l?Europe ». Il révèle, en réponse à la question : « Qui doit prendre les décisions en matière de défense ? », les résultats d?un sondage effectué, avant l?élargissement de l?Europe à 25 membres, et qui donnent les chiffres suivants : 49% des Européens pensent que cela revient à l?Union européenne (UE) ; 21% estiment que c?est du ressort des Etats ; 14% jugent que l?OTAN est là pour cela. Des indications qui confortent le conférencier pour dire que « la conception à propos de la mission des forces armées doit aller vers la consolidation de l?Etat de droit ».


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