Défaite de l'homme face à lui-même

Aveu d'une mère de famille algérienne: «Une jeune dame est venue frapper à ma porte pour me dire qu'elle était un agent du recensement et qu'elle était chargée de me poser des questions sur ma vie familiale. Je l'ai rabrouée en lui disant que les intimités de mon ménage n'étaient pas à livrer à la rue».Cet aveu à lui seul résume la problématique de la démographie non seulement nationale mais explique aussi un phénomène mondial.
Il est difficile de s'introduire dans l'intimité des foyers d'autant quand elle est vêtue d'une épaisse couverture de conservatisme et d'une culture non ouverte.
Ce blocage accompagne l'ensemble des aperçus et les tentatives de maîtrise de la population mondiale et à fortiori celle des pays dits en développement. La terre est habitée aujourd'hui par 8 milliards d'âmes et dans quelques petites décennies elle sera peuplée par 10 milliards d'habitants. Trois naissances se produisent chaque seconde dans le monde et quelques démographes de notoriété se précipitent avec raison pour crier à l'alerte générale en affirmant que la terre ne supporte plus une population qu'elle ne peut plus porter. Mais quoi de plus naturel cependant que de constater une progression de la fertilité humaine que la terre depuis sa création préserve comme axiome. Depuis Adam et Eve, l'homme a été créé pour procréer.
Les naissances sont l'essentiel préambule de la raison d'être du monde et l'expansion démographique n'est pas le principal paramètre à mettre en cause. Le plus important réside dans l'incapacité de l'homme à se gérer. C'est dans sa défaite contre lui-même face au dictat de la nature dont il connaît pourtant les principaux tenants que s'abritent les lourds aléas qu'il subit aujourd'hui. C'est faute d'avoir su que le juste partage des espaces et que l'équité dans le vivre ensemble sont les outils fondamentaux pour gérer la course de la démographie.
Depuis la nuit des temps, l'homme a toujours refusé de se convaincre qu'un régal n'est réel que quand il est partagé. Il reste persuadé, comme l'animal, que la vie n'a de sens que quand son territoire est bien gardé.