L'oléiculture algérienne fait face à une grande question: Pourquoi la qualité n'est pas au rendez-vous alors qu'un consistant potentiel oléicole a été planté en l'espace d'une décennie (2 600 ha en 2004 et 12 000 ha en 2014) et toujours avec l'aide de l'Etat, plusieurs huileries modernes ont été créées.«A l'ouest du pays, prédomine la variété d'olives dite Chemlal. Elle ne peut servir qu'à la trituration donnant une huile à la couleur jaune clair et non pas verte comme en Kabylie. Mais surtout, elle a la particularité de figer à partir de - 6° en hiver, ce qui n'est pas le cas de l'huile d'olive de Kabylie. D'où, à partir de ces différences, les suspicions de mauvaise qualité», explique un oléifacteur à Aïn El Arba. Et pour lever d'autres malentendus, notre interlocuteur énonce deux idées: «Vous savez, la qualité tient à plusieurs facteurs dont principalement la concurrence déloyale qui n'est pas combattue et l'absence de contrôle de la qualité de la part des organismes dits compétents.Par ailleurs, et sachant que la qualité, cela a un coût, ce n'est même plus de la concurrence déloyale que soit vendu n'importe quoi sous l'appellation huile d'olive à un prix dérisoire, cela s'appelle de l'escroquerie au détriment du consommateur ! Donc le contrôle doit exister à tous les niveaux, à commencer par le lancement de la cueillette des olives qui doit être unifié. Comment se fait-il qu'elle ait commencé à Témouchent alors que l'olive n'est pas encore arrivée à maturité et qu'elle ne sera à terme que dans deux semaines environ ' Pourquoi les services agricoles n'imposent-ils pas une date de lancement comme cela se faisait pour les vendanges ' Et puis, il y a le contrôle qui doit être effectué au niveau des huileries pour s'assurer de l'hygiène et du respect du process. Il y a enfin le contrôle au niveau du commerce ! Il y a urgence effectivement d'un contrôle au moins en amont pour commencer. En effet, des dizaines d'oliviers, constituant des arbres d'alignement le long des routes de la wilaya, sont actuellement maltraités par des jeunes qui, parce que pressés de cueillir le maximum d'olives, en arrivent à leur arracher les rameaux. Benkrada Djamal, agent de sécurité du CFPA de Aïn el Arba, nous interpelle alors que nous photographions des jeunes à l'?uvre. Il les avait empêchés de toucher aux beaux oliviers en façade de son institution. Il cueille une olive et nous la présente : «c'est encore du bois, monsieur ! Pressez, il n'y a aucune mollesse. J'ai alerté les services des forêts mais rien à faire !»Renseignements pris, ces arbres d'alignement ont un statut juridique flou et sont sans protection administrative ou privée. Les olives qui leur sont violemment arrachées sont vendues à des intermédiaires et ces derniers les cèdent comme olives de table sur les marchés hebdomadaires ou à travers le commerce après être devenues ? cancérigènes ! En effet, achetées entre 30 et 50 DA le kg alors que la bonne olive l'était en 2013 à 70 DA, elles sont saupoudrées de sulfate de fer, un produit chimique interdit qui permet leur noircissement artificiel. Après ce maquillage, elles passent à la potasse comme pour l'olive «normale» et devenir un poison «comestible».
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Posté Le : 29/09/2014
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed Kali
Source : www.elwatan.com