Dans leur grande majorité, les personnes sans domicile fixe et les malades mentaux ne bénéficient d'aucune prise en charge, notamment médicale.
En ce début de saison hivernale, les sans-abri ne sont pas pris en charge. Hormis quelques associations qui se comptent sur les doigts d'une main et qui tentent tant bien que mal de porter assistance à ces personnes, les pouvoirs publics semblent totalement désintéressés par le sort de ces laissés-pour-compte.
Ainsi, des hommes et des femmes s'abritent comme ils le peuvent, qui dans les jardins publics, qui sous les arcades des immeubles ou sous les ponts.
Au centre-ville, on peut les trouver au parc Sofia. Généralement, ce sont les femmes qui se rabattent sur ce lieu, car l'endroit offre davantage de sécurité. Néanmoins, certaines portent les stigmates de violences sur leur visage. En y ajoutant un soupçon d'arrogance, elles sont sûres d'être épargnées par la brutalité des délinquants qui les maltraitent.
Ces femmes, qui vivaient normalement sous un véritable toit, portent toutes en elles des histoires dramatiques.
Elles vivaient dans le cocon familial jusqu'au jour où tout a basculé : «J'avais une maison et un mari», nous raconte l'une d'entre elles, en s'abstenant de continuer car, généralement, ce sont des femmes répudiées. Les hommes, quant à eux, préfèrent errer dans les venelles de la ville.
Ce sont dans leur majorité des malades mentaux, livrés à eux-mêmes. Leur cas s'aggrave de jour en jour, car aucune prise en charge médicale ne leur est assurée. «Nous avions coutume de l'entendre parler, mais ces derniers temps il est passé à une étape plus grave, il enlève carrément ses vêtements pour déambuler nu devant les passants», témoignent les habitants d'un quartier de Bordj El Bahri, où le nombre de SDF ne cesse d'augmenter. Certains d'entre eux s'abritent dans les abribus, où ils ont installé leurs cartons et de vieilles couvertures, «il est là depuis deux ans», assure un commerçant dont le magasin se trouve en face de l'abribus. En tentant de l'approcher, l'homme manifeste une agressivité déconcertante, mais sans quitter des yeux un récipient contenant de la nourriture déversée pêle-mêle, on peut y distinguer du pain, des pâtes et des bananes écrasées, tout cela dans le même récipient. Si au centre-ville le SAMU et certaines associations interviennent pour porter aide et assistance aux SDF, il n'en est rien au niveau de la banlieue.
A Aïn Taya, un SDF s'est installé en permanence sous le portail d'une salle de sport. Depuis le temps, il aurait pu faire l'objet d'une prise en charge de la part du SAMU ou d'une quelconque association, «cela fait au moins vingt ans qu'on le voit sous cette porte», assurent les propriétaires d'un commerce, avant d'ajouter : «Si les institutions de l'Etat veulent l'aider, elles peuvent le faire facilement, car l'homme est toujours au même endroit.» Excepté quelques habitants de la ville qui lui fournissent, quand ils le peuvent, des vêtements et de la nourriture, aucune autre aide n'est proposée à cet homme qui semble perdu dans la nébuleuse de sa folie.
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Posté Le : 26/01/2012
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Saci Kheireddine
Source : www.elwatan.com