Algérie

DÉDOMMAGEMENT DE LA PÉRIODE COLONIALE



Rome offre 5 milliards de dollars à la Libye
Le président du Conseil italien était hier en Libye où il a signé un accord mettant un terme au contentieux colonial opposant les deux pays. L’Algérie en particulier et le continent africain, en général, connaîtront-ils, le même traitement et la même attention de la part de leurs anciennes puissances colonisatrices?Sur la terre d’Afrique, l’acte est en soi historique. Fera-t-il tache d’huile, à défaut de faire jurisprudence? Les enfumades, le génocide, la torture et le crime contre l’humanité ont bel et bien existé en Algérie. Ils sont l’oeuvre de la France coloniale et de ses contingents militaires. Cela a duré 132 ans. Lorsqu’à 48 heures de sa visite d’Etat en France (du 10 au 15 décembre 2007), le Guide de la Révolution libyenne avait déclaré: «Les forces coloniales doivent dédommager les peuples qu’elles ont colonisés et dont elles ont spolié les richesses.»Nombreux parmi les pays européens qui ont ri sous cape. L’idée fait son bonhomme de chemin. Pour la Libye, c’est devenu une réalité. L’Italie versera à El Gueddafi 5 milliards de dollars. L’opération s’étalera sur 25 années à titre de dédommagements des exactions commises par les forces d’occupation italiennes en Tripolitaine et en Cyrénaïque de 1911 à 1943. Le chef du gouvernement italien qui est en visite officielle en Libye depuis hier, a tenu une conférence de presse où il a précisé que «l’accord portera sur un montant de 200 millions de dollars par an durant les 25 prochaines années sous forme d’investissements dans des projets d’infrastructure en Libye». Rappelons que le 24 juillet dans une déclaration faite à l’agence de presse «Reuters», Seïf El Islam, fils du numéro un libyen avait annoncé que «la Libye signera, dans les prochaines semaines, un accord avec l’Italie portant sur des milliards de dollars de compensations dues par l’Italie pour la période coloniale» L’héritier du Guide de la Révolution libyenne s’adressait «à différentes composantes de la société libyenne».Maamar El Gueddafi et Silvio Berlusconi qui doivent se rencontrer à Benghazi à quelque mille kilomètres de la capitale, Tripoli, signeront «l’accord d’amitié et de coopération» qui épongera de façon pérenne un contentieux colonial vieux de près de 100 ans.«L’accord d’amitié et de coopération que nous signerons samedi (hier) ouvre toutes les voies en vue de la consolidation du partenariat économique et social et intensifiera la coopération entre les deux pays», avait déclaré la veille de son départ pour la Libye, le chef du gouvernement italien. Silvio Berlusconi solde ses comptes avec l’ancienne colonie. Sans complexe et sans ambages. Une position qui tranche avec celle adoptée par la France à l’égard de l’Algérie. Une politique de un pas en avant, deux pas en arrière incarnée par Nicolas Sarkozy. Le président de la République française ne veut entendre parler ni de traité d’amitié et surtout pas de repentance. «Oui des crimes terribles ont été commis tout le long de la guerre d’indépendance qui a fait d’innombrables victimes des deux côtés», avait déclaré Sarkozy lors de sa visite en Algérie en décembre 2007.La France ne cèdera pas. L’abominable a été commis des deux côtés, nous dit le chef de l’Etat français. La France ne s’excusera pas. La France porte en elle sa plaie la plus profonde. L’Algérie est son complexe. Son indépendance a signé la fin de l’empire français et a mis fin au mythe de l’invincibilité de l’une des armées les plus puissantes de la planète.La France ne se sent en rien redevable par rapport à son ancienne colonie. Elle a fait voter la fameuse loi du 23 février 2005 pour glorifier son action. La bataille pour la repentance et le dédommagement sera plus rude que celle menée pour l’Indépendance.


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