Decryptage De La Neotectonique Dans Le Massif Cotier De Sidi Medjeni (dellys, Algerie) : Basculement Et Soulevement De Blocs

La côte algérienne est le siège d'un régime tectonique compressif, issu du rapprochement des plaques africaine et eurasienne. Cette dynamique est responsable de la sismicité de toute la marge nord. En mai 2003, un séisme majeur affecte la région comprise entre Boudouaou et Dellys, les effets sont multiples (Bouhadad et al., 2004). La géographie se trouve spectaculairement modifiée avec un recul du trait de côte sur une centaine de mètres, dû à un soulèvement côtier avoisinant 0,8 m (Meghraoui et al., 2004, Maouche et al., 201l). Une analyse géomorphologique et structurale minutieuse du massif volcanique de Sidi Medjeni (Dellys) montre qu'au cours du Quaternaire récent, la côte a subi des soulèvements répétitifs analogues à ceux mesurés lors du séisme du 21 mai 2003 (Mw = 6,9). Une analyse plurielle et fine (Réseau hydrographique, photos aériennes au 1/10 000 et 1/5000, images satellites (Google Earth, 2010), section sismique (acquise lors de la campagne Maradja, 2003), coupes et mesures d’éléments structuraux sur le terrain) a permis de discriminer les différents éléments structuraux et la compréhension de l’agencement des différents blocs déterminés par des failles et des décrochements. Cet exercice a montré que ce soulèvement côtier est complexe, régit non seulement par des failles inverses sous-marines mais peut s'accompagner (comme à Dellys) de jeux de failles normales et de décrochements (visibles sur le continent). Ces derniers sont responsables d'affaissements et basculements de blocs et microblocs, engendrant ainsi des mouvements verticaux et horizontaux (déplacements) considérables. Certains de ces accidents ont joué et rejoué depuis la fin du Néogène, durant des phases tantôt compressives, tantôt distensives (Aite, 1994 et 1995). La dernière phase compressive (régime actuel) dure depuis la fin du Pliocène. Il ressort ainsi de cette approche plurielle une micro-zonation contrôlée par la répartition des contraintes.