Les Etats-Unis ont décidé de réviser leur position sur laquestion du Sahara Occidental. C'est en tout cas la conclusion qu'ont tirée lesobservateurs des propos tenus sur le sujet par la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice lors de laconférence de presse qu'elle a animée conjointement avec son homologue marocain,Taïeb Fassi Fihri, à l'issue de la visite qu'elle a récemment effectuéeà Rabat dans le cadre de son périple marocain.
La secrétaire d'Etat américaine a en effet soigneusementévité d'exprimer toute forme de soutien au plan d'autonomie que les autoritésmarocaines veulent imposer comme unique solution sur laquelle les négociations maroco-sahraouies devaient aboutir. Tout en considérantqu'il «était temps que le conflit soit résolu», elle a néanmoins précisé que«ce que nous recherchons, c'est une solution mutuellement acceptable». Précisionqui, au grand dam de Rabat, signifie que la diplomatie américaine renonce àfaire pression pour qu'il soit tenu compte du seul point de vue marocain dansl'affaire.
Ce revirement américain devrait rendre plus aisée la tâcheau nouvel envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU dans la région, quin'est autre que le diplomate américain Christopher Ross.
Le choix de Ban Ki-moon en lapersonne de Christopher Ross a été de toute évidence déterminé par cerééquilibrage qui s'est produit dans la position américaine, préfigurant queles Etats-Unis sont désormais déterminés à soutenir de véritables négociationsde paix entre les Sahraouis et les représentants marocains. Dire que lesMarocains «n'encaissent» pas le changement de vision qui vient de s'exprimerchez l'un de leurs principaux alliés sur la scène internationale est uneuphémisme qui se rend pas compte exactement de leurdéconvenue. En évitant de rencontrer Condoleezza Rice, le Roi Mohammed VI a montré l'étendue de celle-ci. Déjàébranlées par la fin de mandat notifiée par l'ONU à Peter van Walsum, en qui ils ont eu un allié complaisant, lesautorités marocaines le sont désormais encore plus par l'attitude américaine. Cesdeux événements leur signifient que le temps des tergiversations est clos etqu'il leur faut admettre que les négociations à sens unique qu'elle ont vouluimposer doivent s'ouvrir désormais à toutes lespropositions qui sont sur la table. Pour les Sahraouis, le départ de Peter van Walsum et la nouvelle position exprimée par Condoleezza Rice au nom de sonpays sur la question sahraouie les confortent dans la justesse et la pertinencede la position qu'ils opposent à tous ceux qui ont manoeuvré pour leur faireabandonner le principe du droit pour leur peuple à se prononcer sur son destinpar la voie de l'autodétermination.
Certainement pour monter la détermination des Etats-Unis àcontribuer activement à la résolution accélérée du conflit sahraoui de façonacceptable pour tous, la secrétaire d'Etat américaine n'a pas l'intention de secontenter des «avis amicaux» qu'elle a formulée dans sa conférence de presse àRabat. Elle a décidé en effet de jouer elle aussi le rôle de «faciliteur» en participant, en marge des travaux de laprochaine Assemblée générale de l'ONU, le 16 septembre, à une réunion desministres maghrébins des Affaires étrangères.
Autant de révisions et d'effets d'annonce qui présagent lafin du blocage qu'ont connu les précédents rounds de négociations maroco-sahraouis et leur entrée dans le vif du sujet.
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Posté Le : 13/09/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Kharroubi Habib
Source : www.lequotidien-oran.com