Algérie

Décolonisation et droits de l'homme: Les Sahraouis attendent la visite de Clinton au Maroc



Avec la campagne de répression menée par les forces de sécurité marocaines à l'encontre des militants des droits de l'homme sahraouis, c'est tout le processus de négociation sur l'avenir du Sahara qui est menacé. Les Sahraouis nourrissent beaucoup d'espoir sur la visite de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton prochainement au Maroc. Elle aura entre les mains un dossier sur le Sahara Occidental que des membres des Congrès, associations et ONG américaines lui ont remis. Ce dossier contient également les interpellations des officiels sahraouis sur la situation des droits de l'homme dans les territoires occupés. Selon l'ambassadeur de la RASD à Alger, Brahim Ghali, qui a animé une conférence de presse au siège de son ambassade à Alger, «il y a menace sur le processus de négociations». «Nous attendons de Mme Clinton qu'elle évoque lors de ses discussions avec les autorités marocaines les questions de décolonisation du Sahara Occidental, des droits de l'homme dans ce territoire occupé par le Maroc et l'arrestation récente des 7 militants sahraouis à Casablanca», a indiqué M. Ghali. Le conférencier a évoqué le «rapt» le 8 octobre dernier à l'aéroport de Casablanca de 7 militants des droits de l'homme qui revenaient d'une visite en ce début d'octobre aux populations dans les camps de réfugiés sahraouis, arrestation qui vient s'ajouter à la confiscation des documents d'autres militants sahraouis assignés à résidence à Bir Guendouz dans les territoires occupés. Ce fut le début d'une campagne d'intimidation, d'arbitraire et de démonstration de force à l'encontre des Sahraouis dans les territoires occupés notamment à Dakhla et El-Ayoun. Brahim Ghali saisira l'occasion pour remettre en cause la «prétendue ouverture» démocratique du royaume marocain. Il affirmera que cette ouverture n'est en fait que «de la poudre aux yeux». Le Maroc, a-t-il ajouté, «n'a pas changé de nature et demeure expansionniste». «Nous sommes un peuple pacifique et nous prétendons régler la question par des moyens pacifiques», dira encore Ghali qui ajoute que cela n'exclut pas le recours à d'autres moyens face à cette situation.

 Mais pour le moment, la RASD semble vouloir continuer sa campagne médiatique auprès de pays, organisations internationales et régionales officielles et non gouvernementales pour faire pression sur le Maroc et sauver le processus de négociation sur l'avenir du Sahara, sous les auspices de l'envoyé du SG des Nations unies pour le Sahara Occidental Christopher Ross. Cette campagne menée en faveur des militants des droits de l'homme sahraouis, les responsables sahraouis en profitent pour sensibiliser encore l'opinion internationale sur la question du Sahara, a indiqué Brahim Ghali. Il espère que dans les prochains jours, l'opinion internationale se mobilisera plus sur le dossier du Sahara Occidental. La Minurso (Mission des Nations unies pour le Sahara Occidental) doit aussi inscrire dans ses prérogatives de protéger les droit des Sahraouis tout autant que l'Union européenne (UE) qui a aussi une responsabilité d'intervenir auprès des autorités marocaines pour qu'il soit mis fin à ces manoeuvres tendant à saborder les négociations. Le président de la RASD Mohamed Abdelaziz a déjà saisi par écrit le Conseil de sécurité l'exhortant d'intervenir pour la libération des militants emprisonnés en soulignant le doute qui plane sur le climat de dialogue serein qui s'est établi lors des derniers pourparlers ayant eu lieu en Autriche et aussi de prendre toutes les mesures convenables pour éviter toute «détérioration de la situation». Le président sahraoui fera également part au Commissariat des Nation unies pour les droits de l'homme de sa profonde préoccupation à la suite de la campagne de répression que mènent les forces de sécurité marocaines dans les territoires occupés. Il est demandé à l'institution onusienne de faire pression pour que ces militants soient libérés avec toutes les garanties.




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