Algérie

Décloisonner l'enseignement des langues



"L'une des missions dévolues à l'Association nationale des enseignants de langues est d'animer la réflexion ainsi que l'échange d'idées et d'expériences autour de la pédagogie des langues", affirment les fondateurs de cette nouvelle association.Profitant de la tenue d'un séminaire national organisé, jeudi et vendredi derniers, à l'Institut national de formation des personnels du secteur de l'éducation nationale El-Khansa de Sétif par l'association des professeurs de français de la wilaya d'El-Tarf, une cinquantaine d'inspecteurs et professeurs de langues arabe et étrangères de plusieurs wilayas du pays ont procédé à la création d'une association baptisée Anel (Association nationale des enseignants de langues).
L'assemblée élective a eu lieu dans l'après-midi du 30 décembre, en présence d'un huissier de justice, conformément aux dispositions du décret de 2012 relatif à la création d'associations. Les participants au séminaire ont élu 12 membres, dont le président et deux vice-présidents. Ils ont choisi Abdelkader Abboub, professeur formateur et président de l'association des professeurs de langues de la wilaya d'Oran, pour présider le nouveau-né.
"L'une des missions dévolues à l'Anel est d'animer la réflexion ainsi que l'échange d'idées et d'expériences autour de la pédagogie des langues, tout en accompagnant les enseignants afin d'assouvir un tant soit peu leur curiosité et désir de formation qui leur permettra sans nul doute d'affiner leur enseignement et le rendre plus attrayant", a confié à Liberté Ahmed Tessa, ancien conseiller au ministère de l'Education nationale, élu vice-président de l'association.
Et de renchérir : "L'adhésion à l'Anel est ouverte sans exclusion aucune, à tous les inspecteurs et professeurs de langues dont l'arabe, le français, le tamazight, l'anglais, l'allemand, l'espagnol, l'italien, le russe, le turc, etc."
Cette initiative ? une première au niveau national ? est venue décloisonner et casser l'isolement entre les enseignants de langues, car pour la première fois, l'on parle de langues au pluriel, en associant la langue arabe et le tamazight, explique encore M. Tessa.
Il s'agit, selon notre interlocuteur, de mettre en exergue les points communs dans l'enseignement des différentes langues et, du coup, relancer le projet de lecture plaisir et créative.
Il est à souligner que le séminaire a été ponctué par la présentation de plusieurs communications. Abdelkader Abboub, professeur formateur, a présenté "Les stratégies de lecture(s) en diachronie", suivi de Mme Ygli Abdessemed, professeure formatrice, qui a déroulé devant les participants un exposé intitulé "Stratégies de lecture : compréhension de l'écrit".
Les pratiques de la lecture stratégique ont l'objet d'une co-présentation de deux inspecteurs et formateurs, Said Boumendjel et Fadel Abdessatar. Quant à la lecture récréative, elle fait l'objet d'un exposé de Saïd Aggab. "Dans les systèmes scolaires qui systématisent la compétition/sélection, la note est devenue un totem, l'arme absolue pour trier et sélectionner ; soi-disant pour motiver l'élève dans ses études.
Or tous les travaux de docimologie (science qui étudie les systèmes de notation et des examens, ndlr) affirment que la note attribuée est dans la plupart du temps arbitraire et non fiable.
Peut-on et doit-on remplacer les stimulants artificiels tels que la note/sanction ' Une expérience a été menée dans une école privée pour vérifier l'hypothèse suivante : le besoin cognitif étant vital (inné) chez l'enfant, il n'est donc pas besoin de stimulants externes (notes) pour le motiver.
C'est par deux activités que l'expérience a été menée : la lecture/plaisir et l'écriture créative. Résultat des courses : durant toute l'année l'ensemble des élèves ont affiché un engouement pour lire des livres qu'ils choisissent et écrire des textes libres", a conclu M. Tessa, qui a plaidé devant les participants pour une stimulation et une motivation internes.
En marge du séminaire, M. Kentache, expert et consultant en inclusion des handicapés, a saisi l'occasion pour s'adresser aux pédagogues en présentant une communication intitulée "Changeons nos références pour une meilleure inclusion de l'élève handicapé" dont l'objectif est de véhiculer que l'école et son environnement doivent être suffisamment "bons" pour accueillir les enfants vivant avec les troubles de santé.

FAOUZI SENOUSSAOUI


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