Algérie

Déclin du football à l'Ouest: Des raisons objectives



La saison 2010/2011 a confirmé le déclin des clubs de l'Ouest avec leur éviction du lot des meilleures équipes de notre football en cette première année du professionnalisme. Il y a longtemps que l'on n'avait pas vu les équipes de l'Ouest tomber aussi bas que cette saison.

Cette situation est perçue comme une humiliation insupportable, de nombreux observateurs estiment que c'est la suite logique d'une politique qui laisse à désirer. L'Ouest, pourquoi le nier, est devenu un véritable réservoir d'autres clubs. L'intronisation de pseudo managers a amplifié la situation et vidé les équipes de l'Ouest qui, il faut le reconnaître, ne disposent pas des mêmes avantages sur le plan des contributions financières des autorités locales par rapport à leurs homologues du Centre et de l'Est. Pour les supporteurs, le déclin, symbolisé par la non participation à la compétition continentale s'explique par l'incapacité des dirigeants ne répondant pas aux critères exigés par cette noble fonction et ce, avec la passivité des instances censées réagir, ne serait-ce que pour demander des comptes sur l'utilisation des deniers de l'Etat. Les effectifs de ces clubs s'étiolent de saison en saison, hypothéquant ainsi leur avenir.        Des éléments cadres partis, ils sont plus de 40 éléments à aller monnayer leur talent ailleurs. Pourquoi ? Là est toute la question. De nombreux dirigeants à la tête des équipes de l'Ouest ont affirmé leur volonté de rendre à ces clubs «leur prestige sur le terrain et en dehors», mais le climat et l'environnement ne s'y prêtent pas.

Aujourd'hui, par manque de culture sportive, ces formations sont en voie de disparition de l'élite. Les mensonges, le manque de moyens ne permettent pas d'effectuer un travail dans la durée. Vu le retard accumulé, les sportifs de l'Ouest doivent se contenter de rêver de voir les équipes préférées récupérer leur lustre d'antan. Pour les années à venir, la gestion de ces clubs laisse présager un avenir morose. Jusqu'à quand ? En tous les cas, à l'Ouest du pays, on commence par être découragé et fatigué par ce manque d'ambition sur le marché des transferts, ce qui explique la fuite du public à travers les stades de l'Oranie. Encore plus incompréhensible, les dettes qui explosent dans le même temps alors que les clubs jouent que pour leur survie sans pour autant oublier que certains sont menacés de faillite. En somme, à l'Ouest, et en dépit de l'instauration du professionnalisme, les dirigeants agissent en amateurs, associant par exemple d'illustres «inconnus» dans les grandes décisions liées à l'avenir de leurs clubs. Une chose est sûre, la réalité du terrain a depuis belle lurette assené sa vérité qui confirme la valeur du talent du joueur de l'Ouest. Sinon, comment expliquer que la majorité des clubs du pays viennent faire leur marché en Oranie ? Certains dirigeants et présidents de club, en activité ou ayant pris du recul, ne cessent de critiquer leurs homologues des autres formations pour justifier leur impuissance ou leurs échecs, alors qu'ils ne sont même pas capables d'investir ou, s'ils le font, c'est beaucoup pour leur publicité personnelle et pour s'accaparer de l'actualité.

Pour justifier ce phénomène, il y a lieu de souligner le déséquilibre dans le soutien financier des autorités locales. Certains clubs bénéficient de sommes colossales, alors que d'autres sont obligés de faire de la gymnastique pour obtenir des miettes. Pourtant, c'est la même loi de finances qui régit le sport en Algérie. En somme, à cette cadence, et par la faute de certains dirigeants de l'Ouest et certains responsables, le football risque de disparaître en Oranie. Chez nous, on soutient des associations sportives qui sont conçues pour l'animation pour délaisser les clubs appelés à former et alimenter l'élite par des joueurs répondant aux critères du haut niveau. Une prise de conscience est donc à souhaiter, car l'heure a sonné pour se concerter et établir un état des lieux et trouver les solutions qui s'imposent.

La sonnette d'alarme a été tirée depuis belle lurette mais aujourd'hui le rouge commence à clignoter pour le football de l'Ouest. Comme le RCR, l'USMO, le WAM, le SCMO, la JSMT, le CRT, l'USMBA, l'ASMO, l'ESM, le SAM, le GCM, l'OMA sont tombés dans l'oubli, il n'est pas interdit de penser que le MCO, le WAT et le MCS suivront le même chemin. Et là, ce sera déjà trop tard, car les regrets ne serviront à rien. Après les Raho, Diss, Yekhlef, Djallit, Benmoussa, Nessakh, Meguenni, Megherbi, Berramla, Hanister, Layati, Demmou, Benayada, Benmeghit, Hamia, Boumechra, Bouazza, Belkhiter, Aoued, Belkheir, Maroci, Mohamed Réda El Far, c'est au tour des autres jeunes talents de leur emboîter le pas. Les Tiouli (IRBM), Ferahi (ESM) sont annoncés à l'ESS, Berradja a signé au MCA, Belabbès (MCO) à l'USMA, Benyettou (SAM), convoité par le CAB et l'USMB, Bachiri (WAT) très proche de la JSMB sans pour autant parler des autres jeunes footballeurs dont l'âge ne dépasse pas les 20 ans qui fuient les clubs de l'Ouest parce que, tout simplement, ailleurs, ils sont considérés à leur juste valeur. Comment se fait-il qu'un président comme Mohamed Laib de l'USMH se déplace jusqu'à Oran pour un attaquant né en 1991, sans que ses homologues de l'Ouest ne lèvent pas le petit doigt?




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