Algérie

Déclaration de politique générale: Avis mitigés des députés de l'APN



Les avis des députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) étaient mitigés, lundi à Alger, autour de la Déclaration de politique générale présentée par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, entre ceux qui saluent les réalisations accomplies et ceux en critiquent la teneur.Le député Mohamed Djemai du FLN, a salué la teneur de la Déclaration de politique générale, estimant que sa présentation en cette conjoncture, se veut " une réponse claire à certaines parties qui mettaient en doute sa présentation devant les députés qui la débattront en "toute transparence, relevant, toutefois, l'existence d'"insuffisances à pallier".
Le député Slimane Saâdaoui de la même formation politique a affirmé que le débat de la Déclaration de politique générale se veut une opportunité de défendre les réalisations accomplies, appelant à la nécessité de faire preuve d'objectivité et mettant l'accent sur "le respect de la volonté populaire", "le rejet de l'injustice", " ainsi que "la garantie, à tout un chacun, des mêmes opportunités d`exprimer ses avis conformément aux lois de la République".
De son côté, le député Mohamed Kidji du RND, a estimé que le contenu de la Déclaration de politique générale, reflétait les efforts du gouvernement, notamment dans le domaine socio-économique, émettant toutefois, des critiques à l'encontre des opposants à ladite Déclaration, lesquels n'ont "pas pu présenter des alternatives".
A leur tour, les deux députés, Khadidja Righi et Fatima Kerma du RND, se sont félicitées de la teneur de la Déclaration de politique générale, notamment en ses volets, économique et administration biométrique qui ont permis le rapprochement de l'administration du citoyen.
Le député Ramdane Taâzibt du PT pense que la Déclaration de politique générale ne peut être discutée, sans évoquer la nouvelle situation que traverse le pays, relevant que "ce que le Premier ministre avait évoqué ne reflétait pas la situation difficile que vit le citoyen dans tous les domaines". Il a estimé que les chiffres évoqués par le Premier ministre depuis 1999 se veulent une manière d'éviter de parler de l'actuel mandat qui a enregistré, selon le député, "un recul dans tous les domaines", appelant, à cet effet, à l'impératif de répondre aux revendications populaires qui demandent "le changement".
Pour sa part, la députée Basma Azouar du Front El Moustakbal a fustigé la présentation de la politique générale, indiquant que "le peuple, par sa sortie du 22 février, a exprimé son refus du statut quo", citant, par ailleurs, certains secteurs sensibles à l'image de la santé publique qui a enregistré le retour de certaines maladies comme le choléra, le recul du niveau scolaire, la lenteur du débit internet dans certaines zones reculées et le phénomène de migration clandestine.
Le député Hacène Aribi (Union Ennahda-Adala-Bina) a, quant à lui, évoqué le volet économique dans la Déclaration de la politique générale, fustigeant les moyens utilisés pour parer au phénomène de la surfacturation dans les opérations d'importation pour le trafic de devises et l'évasion fiscale.
Quant à la députée Fatma Saidi (Mouvement de la société pour la paix), elle a souligné "le retard dans la présentation de la politique générale" fustigeant, dans ce sens, l'absence d'indicateurs susceptibles d'évaluer le degré de la réussite du gouvernement dans la mise en ?uvre de ses engagements et "la définition de l'écart entre les réalisations et les promesses".
"Les réformes qui ne s'appuient pas sur un consensus ne trouveront pas la bonne voie en ce sens qu'elles freinent la croissance du pays", a-t-elle dit.
Les marches pacifiques qu'ont récemment connues certaines wilayas ont été également au centre des interventions des députés qui ont indiqué "la nécessité de respecter la volonté populaire dans le cadre des lois de la République".

De faibles résultats en dépit des budgets alloués
La présentation de la Déclaration de politique générale du gouvernement, par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia a été l'occasion pour certains députés de l'Assemblée populaire nationale (APN) de relever les lacunes enregistrées dans plusieurs secteurs en dépit des budgets alloués, tandis que d'autres ont salué la teneur de la Déclaration qui a mis en exergue, selon eux, les efforts consentis pour la réalisation du développement.
Lors de la séance de l'après-midi consacrée au débat, le député du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Nacer Hamdadouche a fustigé le contenu de la Déclaration de politique générale qui n'est, selon lui, qu'un "bilan des réalisations enregistrées au cours du mandat du président Bouteflika". Il a estimé que la présentation de cette Déclaration devait se faire une année après la présentation du plan d'action du gouvernement, ajoutant que sa présentation en ce moment n'est "qu'une campagne électorale au profit du Président de la République". Concernant la teneur de la déclaration, M. Hamdadouche a relevé l'absence de chiffres et de statistiques précis sur les projets et les coûts de leurs réalisations.
Du même parti, le député Zouaoui Benzina s'est interrogé sur les fonds dépensés durant les vingt dernières années pour des projets dont plusieurs n'ont pas été réalisés.
Quant aux députés du front El Moustakbal, ces derniers ont estimé qu'en dépit des indicateurs positifs dans plusieurs secteurs, la Déclaration de politique générale manque de statistiques précises d'une part et démontre la dépendance de l'économie aux hydrocarbures, d'autre part.
Le député de la communauté nationale à l'étranger, Samir Chaâbna, de la même formation politique, a évoqué les problèmes auxquels les Algériens établis à l'étranger font face en raison de la bureaucratie.
Il a appelé, dans ce cadre, à l'amélioration des conditions de déplacement de la communauté nationale vers l'Algérie, à travers la réduction des prix des billets de la compagnie aérienne Air Algérie, la qualifiant d'"empire" , tout en invitant les consulats à jouer pleinement leur rôle pour la promotion de l'image de l'Algérie à l'étranger.
Les députés de la majorité parlementaire (FLN, RND, TAJ), ont, pour leur part, salué les réalisations accomplies sous le règne du président de la République, l'appelant à la continuité pour qu'il parachève son projet de développement.
Par ailleurs, les députés ont consacré une partie de leurs interventions sur les marches survenues, vendredi dernier au niveau de plusieurs wilaya du pays, se félicitant du haut niveau de conscience qu'avait atteint le citoyen algérien.

Appel à pallier les lacunes pour booster l'économie nationale
Plusieurs députés à l'Assemblé populaire nationale (APN) ont salué, lundi, le contenu de la Déclaration de politique générale du gouvernement, notamment en ce qui concerne les réalisations accomplies dans différents domaines, relevant toutefois nombre de carences à pallier afin de relancer l'économie nationale et limiter la dépendance aux hydrocarbures.
Les interventions des députés sont intervenues suite à la présentation par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia de la Déclaration de politique générale du gouvernement, lors d'une séance plénière à l'APN présidée par Mouad Bouchareb, en présence de membres du gouvernement.
Dans ce cadre, le député Baha-Eddine Tliba (FLN) a mis en avant les acquis réalisés notamment dans le secteur des Finances, eu égard à "sa place prépondérante dans la planification financière et la dynamisation de l'économie du pays, d'autant que les ressources financières ont été adaptées aux priorités, ce qui a permis de surmonter l'étape dangereuse".
De même qu'il a souligné "l'impératif de s'intéresser aux carences recensées dans les différents secteurs".
M. Salah Eddine Dekhili de la même formation politique, a mis l'accent sur l'importance de renforcer les acquis réalisés dans le domaine de l'agriculture, plaidant pour "la définition d'une vision efficace permettant de relancer l'économie nationale non seulement pour résister aux données de cette conjoncture, mais aussi pour atteindre la compétitivité". Par ailleurs, M. Abdelbaki Touahria (FLN) a fait état de l'avance enregistrée dans la mise en ?uvre des programmes du président de la République particulièrement en ce qui a trait aux infrastructures et aux acquis dans les domaines industriel et agricole. Aussi, M. Touahria a plaidé pour une révision urgente de "l'aide sociale" en passant d'une politique "généralisée" à une politique "orientée".
Le député Seddik Chihab (RND) a reconnu que le bilan du gouvernement contenait plusieurs points positifs sur plus d'un front, citant à titre d'exemple les projets relatifs à l'habitat, à l'approvisionnement en électricité et en eau potable, à la réalisation d'infrastructures et à l'instauration des règles fondamentales permettant de booster l'économie nationale.
Le même responsable a, toutefois, reconnu l'existence de "carences auxquelles nous n'avons pas encore palliées".
Saluant le contenu de la Déclaration de politique générale, Fatima Karma (RND) n'a pas manqué de rappeler certaines réalisations dans une période où "les différents programmes de développements ont été menés malgré la pénurie en ressources financières".
Plus précise, la députée s'est félicitée du "bond qualitatif" noté dans le secteur des transports et des travaux publics, en sus des projets de réalisation de logements, de barrages et d'approvisionnement en eau potable.
M. Hakim Berri, également député (RND), a déploré le gel de certains projets notamment à Batna, revendiquant l'impératif de concrétiser les projets relevant du secteur de la santé, celui des travaux publics ou encore le soutien de l'habitat rural.
De son côté, le député Hassan Aribi (Union Ennahda-Adala-Bina) a estimé que "le gouvernement a échoué dans la concrétisation de la transaction par chèque et l'organisation du commerce de devises en ouvrant des guichets sous le contrôle de l'Etat, et n'a pas réussi à faire face au phénomène de surfacturation au nom de la liberté du commerce extérieur, ni à stopper le flux de produits de mauvaise qualité sur le marché national et à mettre fin à l'évasion fiscale, outre l'absence de transparence dans les transactions bancaires et financières et les crédits".
Pour sa part, le député Ahmed Cherifi (MSP) s'est interrogé sur les raisons de "la non concrétisation du nouveau modèle économique", promu auparavant par le gouvernement, critiquant, ainsi, le gel des projets et le financement de l'économie par le Trésor ainsi que "l'incapacité" des banques à drainer l'épargne.
Il a affirmé en outre qu'aucune diversification économique n'avait été réalisée, jusque-là, ajoutant que les industries de montage "étaient, en fait, un fardeau pour l'économie nationale".
De son côté, la députée Farida Ghamra de la même formation politique a souligné, dans son intervention, le recul enregistré dans les réserves de change et "le recours à la planche à billets comme solution facile qui mènera ultérieurement aux dettes extérieures à des conditions plus rigoureuses". Pour sa part, le député Cheikh Menouar (MSP) a affirmé que "nul ne saurait nier les réalisations du pays, mettant en exergue "les insuffisances enregistrées en matière d'habitat et de travaux publics".
La députée Fatima Saâdi a estimé que "les réalisations accomplies durant les deux dernières décennies n'ont pas été à la hauteur du niveau des grandes dépenses et n'ont créé ni une dynamique économique ni une relance économique", ajoutant que l'économie nationale était toujours confrontée à de grands risques.
Elle a déploré, par ailleurs, "la dépendance aux hydrocarbures, l'échec de la réalisation d'une diversification économique hors hydrocarbures et l'incapacité du recouvrement des impôts".
Lors de sa présentation de la Déclaration de politique générale du gouvernement, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia avait mis en exergue les progrès enregistrés dans le domaine économique, citant le secteur de l'agriculture qui a connu un taux de croissance proche de 9%, et l'industrie qui arrive à satisfaire la demande nationale dans plusieurs filières.
M. Ouyahia a indiqué également que les défis internes consistaient à "atteindre le niveau réel de la diversification et de la compétitivité dans le domaine économique". Il a affirmé, en outre, que l'Algérie avait pu résister à la baisse des cours de pétrole depuis 2014 grâce à ses propres ressources financières et poursuivre le processus de développement même si ce dernier a accusé un retard qui a été dépassé, par la suite, grâce aux mesures financières internes prises d'une façon autonome".
Il est à noter que le débat de la Déclaration de la politique générale se poursuivra jusqu'à jeudi prochain, en attendant que le Premier ministre réponde aux préoccupations des députés de l'APN.


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