C'est fait. La décision a eu l'aval des députés, hier lors de la séance plénière consacrée au vote de la loi de finances 2012. Les vêtements usagés sont désormais interdits à l'importation. Après avoir été autorisée dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2011, sous la pression de ces mêmes députés, l'importation de la friperie est de nouveau interdite.C'est le ministre des Finances, Karim Djoudi, qui a réussi à introduire ce changement, qui vient, ainsi, donner une bouffée d'oxygène à la production nationale. Même si elle reste maigre par rapport à celle réalisée avant la crise du secteur des textiles, la production nationale est tout de même présente et ne demande qu'à être encouragée pour reprendre sa place d'antan. Une place qu'elle a perdue au fil des ans avec l'ouverture du marché et l'arrivée du «chiffon» et du «made in China», dont les produits, introduits parfois frauduleusement sur le marché national, en plus de causer des pertes à l'industrie des textiles, sont vecteurs de maladies. De grands risques pèsent en effet sur la santé publique. La décision de barrer la route à la friperie signe ainsi l'échec d'une tentative de faire passer l'intérêt des importateurs avant celui de l'économie nationale, à travers le Parlement. Puisque ce sont des députés qui ont réussi, dans la LFC 2011, à convaincre le gouvernement de renoncer à l'interdiction et d'autoriser de nouveau la friperie sur le marché national. Le feu vert n'aura duré que trois mois, mais il aura permis au cours de cette période, aux acteurs de cette filière, jugée rentable, d'arracher d'importantes parts du marché avant de se retrouver, en cette fin d'année, dans l'obligation de chercher d'autres créneaux aussi rentables que la filière de la friperie. En tout cas, cette fois-ci, les «chiffonniers» n'ont pas réussi à imposer leur loi et la menace, brandie, d'investir les alentours de l'Assemblée n'a pas été concrétisée hier.Aujourd'hui que le pas est franchi à travers cette mesure, il n'y a pas lieu de faire, de nouveau, marche arrière. Mais, afin que cette décision salutaire ait un impact, il faudrait, en parallèle, mettre en place un dispositif efficace pour la relance de la production nationale. Il y a lieu surtout de suivre rigoureusement l'application du business plan arrêté par le gouvernement pour les cinq prochaines années pour faire sortir ce secteur moribond du bout du tunnel. Car, théoriquement, ledit plan est ambitieux, que ce soit en termes d'emplois, de production ou de modernisation. Faudrait-il être à la hauteur de ses ambitions en axant essentiellement sur l'aspect managérial. C'est le point noir de nos entreprises, notamment celles relevant du privé. En finir avec une gestion sinistrée, c'est possible. Il suffit de miser sur les compétences à travers un plan de formation et de recyclage. Un chiffre d'affaires de 10 milliards de dinars pour une filière qui a connu ses années de gloire, ça donne à réagir donc, à prospecter et à planifier.
S. I.
Posté Le : 03/11/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Imadalou
Source : www.latribune-online.com