Considérés comme des produits toxiques, nuisibles tant à la santé
publique qu'à l'environnement, les déchets spéciaux générés par les actes
médicaux et chirurgicaux continuent d'être jetés dans la nature. Même si les
grandes structures de soins respectent la réglementation et ne jettent pas ces
déchets dans la nature, certains laboratoires d'analyses, cabinets dentaires ou
vétérinaires génèrent des quantités énormes de déchets qui s'évanouissent dans
la nature. L'année dernière, 24 cliniques privées et 50 laboratoires d'analyses
implantés sur le territoire de la wilaya d'Oran ont fait l'objet de mises en
demeure, pour rejet de déchets hospitaliers non traités. Des enquêtes sur la
gestion des déchets spéciaux au niveau de ces structures de santé ont été
également lancées par la direction de l'environnement. A l'issue de ces mises
en demeure, des rapports détaillés sur la méthode de l'élimination de déchets
doivent être communiqués par ces cliniques et ces laboratoires à la direction
de l'environnement.
Dans certains hôpitaux, les déchets de soins sont encore parfois
collectés à mains nues ou directement acheminés vers les décharges et/ou brûlés,
soit dans des « brûleurs » ou incinérateurs. En 2009, tous les établissements
hospitaliers, que ce soit ceux du secteur public ou du secteur privé, ont été
sommés de s'équiper en incinérateurs. La nouvelle obligation a été faite à
l'ensemble des hôpitaux publics et des cliniques privées de la wilaya par le
biais d'une instruction de la direction de l'environnement. Pas n'importe quel
incinérateur ! En fait, ce dispositif doit répondre aux normes énoncées dans le
cahier des charges régissant l'activité de ces opérateurs hospitaliers publics
et privés. Cependant à ce jour, certaines structures sanitaires utilisent
toujours des incinérateurs non conformes aux caractéristiques techniques et
sanitaires et, de ce fait, laissaient échapper dans la nature une épaisse fumée
contenant des gaz toxiques résultant de l'incinération de produits
médicamenteux et paramédicamenteux. D'autres
disposent d'un incinérateur installé dans l'enceinte même de la structure, complètement
dépassé et hors normes européennes. Les incinérateurs à l'intérieur de
l'hôpital sont bannis dans la majorité des pays dans le monde, notamment parce
qu'ils ne fonctionnent pas correctement, dans des conditions techniques et
économiques acceptables, à cause du traitement discontinu, de températures trop
basses et de l'absence de traitement des fumées ou d'un entretien défaillant.
Pour remédier à cet état de fait, il est préconisé la réalisation d'un
incinérateur central à Oran. En attendant la concrétisation de ce projet, il
est prévu l'acquisition de trois nouveaux incinérateurs des déchets
hospitaliers pour Oran. Le montant de ces acquisitions est estimé à 90 millions
de dinars. Dans le même cadre, on apprend que le service de chirurgie générale
du centre hospitalo-universitaire d'Oran (CHUO) vient d'être doté d'un «banaliseur». Il s'agit d'un nouvel appareil sophistiqué
utilisé actuellement en Europe. Il remplace l'incinérateur et procède également
à la stérilisation de ces déchets devenant des déchets ménagers «ordinaires», qui
seront brûlés et par conséquence il réduit le risque de contamination. Rappelons
que la direction de l'environnement de la wilaya d'Oran a recensé 118
établissements de santé générant annuellement quelque 4.800 tonnes de déchets
spéciaux.
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Posté Le : 21/02/2012
Posté par : sofiane
Ecrit par : J Boukraâ
Source : www.lequotidien-oran.com