Des gisements d?uranium sont exploités à moins d?une centaine de kilomètres de la frontière algéro-nigérienne par deux compagnies françaises dans la région d?Arlit au Niger. L?émanation des poussières radioactives et du gaz radon-222, poussés par les vents du Sud, traversent les frontières et se dispersent plus particulièrement sur une grande superficie du Sud algérien, détruisant pour toujours le système écologique.
Cette émanation toxique tue les hommes, la flore et la faune, sur une échelle plus grande que les restes des essais nucléaires français au Sahara.
L?uranium du Niger est seulement indispensable au programme électronucléaire massif de la France, mais surtout pour la fabrication d?armes nucléaires, qui sont prohibées pour certains et permises pour d?autres. L?uranium du Niger, une fois traité sur site et délesté de ses déchets radioactifs, représente 96,5% du volume de minerai extrait, le ?yellowcake? (concentré de minerai jaunâtre), une part est transportée vers le Libye par Agadez, le reste est acheminé au Bénin jusqu?au port de Cotonou.
Ce qui est inquiétant, c?est l?existence de la mine elle-même, car elle restera pour l?éternité une grande source d?émanation de la radioactivité, tuant à petit feu les populations d?Afrique (voir tableau 1). Libéré en grande quantité par l?activité minière et les déchets radioactifs, le gaz radon-222, élément radioactif, qui peut parcourir des milliers de kilomètres en quelques jours sans jamais s?éloigner de la surface du sol, à cause de sa densité et la pesanteur. Le radon s?émane aussi en grande quantité des montagnes de résidus radioactifs, qui jonchent auprès des mines et aussi par les cheminées d?aération de la mine. A Arlit, une montagne de 15 m de haut sur une superficie de 85 hectares de surface et d?un volume de 12,5 millions de tonnes de résidus radioactifs est soumise au gré des vents qui transportent ses poussières sur des milliers de kilomètres.
Sur le site de la mine d?Arlit, des mesures faites clandestinement par des ONG européennes donnent une teneur moyenne de 49 000 Bg/kg pour le thorium 230, 57 000 Bg/kg pour le radium 226 et 54 000 Bg/kg pour le plomb 210, soit une radioactivité totale supérieure à 500 000 Bg/kg, si l?on ajoute la contribution des 14 descendants de l?uranium (voir tableau 1). Laissés à l?air libre, la poussière de résidus radioactifs et le gaz radon-222 sont emportés par les vents dominants, soufflant du sud vers le nord, jusqu?en profondeur du territoire algérien.
A Tamanrasset comme à Adrar des morts suspectes dues à l?irradiation radioactive ont été enregistrées, la plupart des habitants du Sud algérien portent un cancer des poumons, les enfants dès leur jeune âge souffrent des difficultés respiratoires, les services sanitaires ont relevé sur la population des signes de stress et de perte de mémoire, d?autres sont apparues: les cancers de la peau, les cancers de gorge, les déformations physiques, la chute de cheveux à un âge prématuré, etc. Des mesures hasardeuses qui ont été faites dans différents sites du sud du pays se sont avérées alarmantes et quelques fois elles dépassent largement le seuil de radioactivité admis pour l?homme et la nature.
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Les désastres dans l?environnement
Posté Le : 05/10/2008
Posté par : sofiane
Ecrit par : Y Merabet
Source : www.lequotidien-oran.com