Déchets nucléaires français en Russie

La secrétaire d'Etat française à l'Ecologie, Chantal Jouanno, est « favorable » à une enquête au sein du groupe énergétique EDF sur l'exportation de déchets nucléaires en Sibérie, révélée par la presse, ont indiqué hier ses services. Mme Jouanno « est favorable à ce que EDF - groupe détenu à 84,4% par l'Etat - fasse une enquête interne sur le sujet », a précisé le secrétariat d'Etat. « A partir du moment où il y a doute, il est normal que l'opinion puisse être informée », ont ajouté les services de Mme Jouanno. Dans une enquête publiée lundi, le quotidien Libération a affirmé que la France envoyait chaque année, depuis le milieu des années 1990, 108 tonnes d'uranium appauvri en Russie. EDF et le groupe Areva, chargés du retraitement nucléaire en France, font valoir que cet uranium appauvri est exporté pour retraitement et réutilisation dans des centrales françaises. Mais selon Libération, dont l'enquête coréalisée avec Arte devait être diffusée sur la chaîne franco-allemande mardi, le retraitement en Russie de cet uranium appauvri produit seulement 10% de matières réutilisables par EDF et 90% de déchets qui restent stockés à ciel ouvert en Sibérie. La France ne dispose pas des capacités nécessaires à ce retraitement.   >