Les pouvoirs publics ont décidé, depuis six mois, l'arrêt des exportations
des déchets non ferreux. Les exportateurs reviennent à la charge pour demander
aujourd'hui pourquoi l'Etat a interdit l'exportation seulement des déchets non
ferreux. Les exportateurs demandent des explications sur les raisons réelles
qui ont poussé l'Etat à prendre une telle décision. Ils veulent également
savoir s'il s'agit d'une interdiction pure et simple ou bien s'agit-il
d'exportation suspendue pour une durée limitée ?
Le président du comité national
des exportateurs des déchets ferreux et non ferreux, affilié à l'UGCAA,
Noureddine Sergoua, a expliqué hier, lors d'une conférence de presse tenue à
l'hôtel Hilton, qu'il y a confusion «dans le Journal officiel et dans la loi de
finances 2009 : on parle de suspension des exportations mais au niveau du
ministère du Commerce extérieur, on parle d'interdiction», a-t-il soulevé
devant l'assistance.
Le conférencier a énuméré une
série de problèmes auxquels se trouvent confrontés les exportateurs des déchets
non ferreux. Il a indiqué dans ce sens que des exportateurs subissent de plein
fouet les impacts de cet arrêt d'exportation. «On souffre des immobilisations
financières des stocks de déchets en attente d'expédition dans les ports. Des
ruptures de contrats seront confirmés à nos torts, induisant le dédommagement
de nos partenaires ». Le représentant des exportateurs a parlé de
«désinformation qui affecte davantage la corporation». «Quand on parle de vol
de câble notamment de Sonelgaz et d'Algérie Télécom, on évoque des exportateurs
des déchets ferreux et non ferreux», a-t-il souligné, en invitant la presse à
aller visiter les parcs de Sonelgaz et d'Algérie Télécom. M. Sergoua s'est dit
frustré par «ces étiquettes collées au dos des exportateurs». «Si on parle d'attaque
de train téléphérique ou de vol de rails, on évoque systématiquement les
exportateurs des déchets ferreux et non ferreux», se plaint-il. «Les
exportateurs des métaux ferreux et non ferreux ne sont pas des voleurs, ni des
voyous. Au contraire, nous faisons vivre 40.000 familles à travers le pays et
nous assurons une rentrée de devises à la Banque d'Algérie », dit-il.
Pour ce qui est du vol de cuivre,
le conférencier demande aux pouvoirs publics de protéger le cuivre comme on le
fait pour l'or. Tout en reconnaissant qu'il y a réellement des exportateurs
défaillants, M. Sergoua a affirmé que son comité «est là pour lutter de la
manière la plus rigoureuse contre tout opérateur défaillant, et nous
dénoncerons tout acte malveillant».
Lors de la conférence, le
représentant de l'entreprise publique privatisée ALGALP, Farid Dekar, a demandé
au président du comité pourquoi les exportateurs refusent de vendre les
déchets, notamment l'aluminium, localement au lieu de l'exporter à l'étranger.
«Nous avons supplié des exportateurs de métaux non ferreux pour nous vendre les
déchets d'aluminium au même prix que l'exporté, mais sans aucune réponse»,
a-t-il souligné, en expliquant que son entreprise traite des déchets
d'aluminium provenant de Tunisie et de Libye, mais pas ceux d'Algérie. Farid
Dekar s'est interrogé : «Pourquoi vous vous accrochez tant à l'exportation au
lieu d'alimenter le marché local qui souffre d'absence de matière ?». Et de
rappeler que son entreprise emploie 300 salariés et contribue considérablement
à la diminution de l'importation, notamment des billettes d'aluminium. Le
représentant de l'entreprise ALGALP a précisé qu'il existe d'autres entreprises
publiques et privées qui ont la capacité de traiter les déchets ferreux et non
ferreux, et qui cherchent elles aussi de la matière, telle l'entreprise Fondal
et d'autres.
Lui répondant, le président du
comité, Noureddine Sergoua, s'est dit très heureux de trouver des débouchés
pour les déchets d'aluminium, espérant trouver également des débouchés au
niveau local d'autres déchets. Enfin, tout en sollicitant les pouvoirs publics
pour lever l'interdiction sur les exportations des déchets non ferreux en
mettant terme «au clivage instauré», la corporation des exportateurs se dit
prête à garantir la fourniture des déchets (M.N.F.) aux unités de production
nationale. Enfin, sur une centaine d'exportateurs des déchets de métaux ferreux
et non ferreux, une cinquantaine seulement est en activité, «ceux qui exportent
les déchets ferreux seulement».
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Posté Le : 07/10/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : M Aziza
Source : www.lequotidien-oran.com