Dans le cadre d’un projet initié en 2005 par le ministère de l’Environnement, en accord avec le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, visant à mettre en place une filière de gestion des déchets hospitaliers liés aux activités de soins, impliquant une formation spécifique du personnel exerçant au sein des établissements sanitaires, une campagne nationale de pesée des déchets a été effectuée dernièrement au niveau de 13 CHU du pays.
Réalisée au cours de la semaine du 22 au 29 décembre dernier, sous l’impulsion du département de Amar Tou, cette campagne de pesée des déchets hospitaliers à risque infectieux, liés aux activités de soins (DAS), a pour objectif de quantifier le taux de déchets produits journellement par ces structures hospitalières et d’identifier notamment les services les plus productifs dans la perspective de la mise en place d’un nouveau processus pour la destruction de ces déchets, en collaboration avec des experts du bureau d’études français Access, à l’origine de la mise en place d’usines de traitement des déchets à risque infectieux au niveau des hôpitaux de l’Hexagone. Il s’agit, selon le directeur du CHU Ben Badis de Constantine, d’« un système de dépollution et de recyclage des déchets par le biais d’un nouvel équipement utilisé actuellement en Europe, appelé Banaliseur ». Outre le fait de détruire les déchets hospitaliers à risque infectieux, cette machine procède également à la stérilisation de ces déchets qui deviennent banals, réduisant ainsi à zéro le risque de contamination. Selon le médecin hygiéniste du CHUC, chargé par le ministère de la Santé de chapeauter la campagne de pesée au niveau du centre hospitalo-universitaire de Constantine, « le banaliseur neutralise les germes les plus résistants et les plus redoutables. Il permet aussi de broyer des instruments souillés, les réduisant en cendres stériles ». Informatisé, traitant jusqu’à 7 kg de déchets par cycle et pouvant fonctionner H24, le banaliseur peut être installé directement au niveau des services. Et comme aucun intérêt n’avait été porté sur la gestion des déchets hospitaliers à risque infectieux, il a fallu, avant tout, procéder à la pesée de ces derniers pour avoir un aperçu quantitatif de la production de chaque service. L’étude des résultats a été confiée au bureau Access qui déterminera, d’ici le mois de février 2007, apprend-on, le nombre de banaliseurs nécessaires pour chaque CHU ciblé par la campagne parmi lesquels on citera ceux de Blida, Bab El Oued et Boumerdès. Au centre hospitalo-universitaire de Constantine, la campagne de pesée du 22 au 29 décembre 2006 a révélé que sur un taux d’occupation des lits oscillant entre 80 et 90%, soit 1344 lits, 4581 kg de déchets d’activités de soins ont été collectés avec un pic le dimanche 24 décembre, où le taux le plus élevé a été enregistré (1034 kg). D’après le médecin hygiéniste du CHU Ben Badis, à raison de 1,2 kg de déchets/jour/lit, « les résultats obtenus attestent que nous sommes pratiquement dans les normes, ce qui reflète le bon fonctionnement de notre système de tri des déchets mis en place il y a déjà deux ans de cela ». A l’échelle nationale, les déchets cumulés chaque année sont estimés à plus de 22 000 t dont 18 000 déchets d’activité de soins à risque infectieux. Ces déchets sont jugés dangereux pour la santé publique et source de pollution pour l’environnement d’où la mise en place d’une politique de gestion de ces déchets au sein des établissements sanitaires avec comme principal objectif leur dépollution. En attendant d’aboutir à cette « banalisation » des déchets hospitaliers et à la dépollution de nos établissements sanitaires, le traitement des déchets d’activités de soins et des PCT (piquants, coupants, tranchants) se fait, pour l’heure, par le moyen d’incinérateurs.
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Posté Le : 24/01/2007
Posté par : hichem
Ecrit par : Lydia R.
Source : www.elwatan.com